Charles Ateba Eyene ne commentera pas dans les média , l’après célébration du cinquantenaire de la réunification qui s’est déroulé sur tout l’étendu du territoire national et plus précisément a Buea le 20 février 2014.
Le journaliste, l’homme politique, l’écrivain aimé et détesté mais adulé par tout un peuple a en effet quitté la scène a la surprise générale le 21 février dernier au Centre Hospitalier Universitaire(CHU) de Yaoundé de suite de maladie. Dès lors, les débats sont allés dans tous les sens et aux uns et autres de conclure et à l’unanimité que Ateba Eyene « n’est pas mort naturellement» mais «qu’il paie le lourd tribu de ses déclarations », surtout lorsqu’on connait les sujets qu’il abordait et la manière avec la quelle il les dénonçait, tant dans les média que dans ses différentes publications. Militant engagé dans le système et hors du système, membre suppléant désigné du comité central du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais(RDPC), Charles s’en est allé laissant ce parti qui le passionnait tant dans « la grande indiscipline », pour reprendre le titre de son dernier ouvrage. Parti presqu’à la fleur de l’âge (41ans), l’auteur des ouvrages « Cameroun sous la dictature des loges, des sectes, du magico anal et des réseaux mafieux» ; «Paradoxes du pays organisateur, élite productrice ou prédatrice. cas de la province du sud à l’ère Biya» ; «Crimes rituels, loges, sectes, pouvoirs, drogues et alcool au Cameroun, les réponses citoyennes et les armes du combat» ; «RDPC, la grande indiscipline » était d’or et déjà considéré comme la voix des sans voix pour paraphraser Aimé Césaire dans « cahier d’un retour au pays natal ».Oui Ateba Eyene disait tout haut ce que les autres pensaient tout bas et le peuple camerounais n’a pas attendu son décès pour le décoré a titre posthume.
En le faisant, il a jeté les bases de son immortalité. Pour Cabral Libi Ngue Ngue, analyste politique et leader d’opinion « Charles Ateba Eyene est un jeune qui avait la dent dure.il est mort mais un jour, au loin où il se trouve, il aura le sourire car son combat entamé aura porté des fruits. » Romain Nono Jiejip, étudiant en filière Edition à l’Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ESSTIC) de Yaoundé pense pour sa part que « Ateba Eyene n’est pas mort, il nous a plutôt ouvert un boulevard pour une lutte éternelle » . Et pour Michelle, une autre jeune étudiante « pour être un héro, il faut tout perdre y compris sa vie pour la victoire et c’est ce qu’a fait Charles durant son bref mais riche passage sur la terre ». Pour n’évoquer que ces quelques témoignages, il est important de souligner pour l’histoire, que le combat de Charles Ateba Eyene pour une société camerounaise égalitaire ,sans corruption, sans détournement de fonds public, sans sectes etc. gagent de l’émergence du Cameroun a été salué par le peuple camerounais dans un concert de louanges d’une rare unanimité. « Ceux qui vivent sont ceux qui luttent.si vous voulez vivre, préparez vous a la lutte », disait Charles Ateba Eyene. L’illustre disparu a lutté, il a vécu et il vivra éternellement.