La journaliste Sandrine Yamga se souvient de ces moments où elle devait faire face à la forte personnalité de Suzanne Kala Lobè sur le plateau de l’émission dominical « Droit de Réponse » qu’elle présentait il y a quelques années, sur Equinoxe télévision. « Oui, Ma’a Su savait faire remarquer sa présence et pour les jeunes comme nous, on se demandait si on pouvait lui dire deux mots, au regard de son âge, son histoire, son vécu, son intelligence », se souvient-elle.
Après avoir appris la nouvelle triste de la disparition Suzanne Kala Lobè qui s’est éteinte ce 1er aout, Sandrine Yamga, l’ancienne employée de la télévision bleue du Groupe La Nouvelle Expression, aujourd’hui hors du Cameroun, a rendu un très émouvant hommage à l’éminente journaliste. Ce texte a été publié sur les réseaux sociaux par Equinoxe tv.
Ci-dessous, Lebledparle.com vous propose ce bel hommage de Sandrine Yamga à Suzanne Kala Lobè :
« Elle figure en Bonne place de mes quelques années de TV. Ici en Novembre 2014. Mais quelques mois plus tôt, Ma’a Su est ma « terreur »: je suis jeune, frêle, mais je dois diriger le prestigieux débat dominical « Droit de Réponse » après Fenelon Sen. A la seule idée de croiser Suzanne Kala Lobe, non plus seulement dans les couloirs d’Equinoxe, mais sur le même plateau, j’en tremble. Oui, Ma’a Su savait faire remarquer sa présence et pour les jeunes comme nous, on se demandait si on pouvait lui deux mots, au regard de son âge, son histoire, son vécu, son intelligence.
Cependant, au-delà de sa forte personnalité, celle qui parait inaccessible est comme le dit Albert Ledoux Yondjeu très attentionnée, et j’ajouterai tendre et maternelle. Son franc-parler, sa liberté et sa capacité à dire les choses comme elles sont, sont la face et le côté pile serait une dame amoureuse de l’art, les choses bien faites, des grands crus, la Bonne nourriture, la musique, taquine et qui sait rire à faire retourner le plus nerveux d’une pièce. A Douala il y a quelques jours, à Equinoxe, un responsable me rappelait justement mes débuts traumatisés par SKL.
Au demeurant, au fonds, D’elle, j’ai beaucoup appris: Savoir dire ce que l’on pense tant qu’on est sûr que l’on a les arguments, être journaliste c’est lire et être cultivé, j’étais amoureuse de sa diction, sa rhétorique et de sa façon d’organiser ses idées et ses arguments à l’écrit comme à l’oral…De la jeune effrayée à nos premiers contacts, j’ai pris confiance pour être plus tard une petite fille de Ma’a Su; j’aime de plus en plus parler politique et histoire; nous avions alors en commun l’amour du pagne. Elle portait fièrement ses kabas comme dans cette émission du vendredi soir et moi des ensembles pagnes qu’elle ne manquait pas d’apprécier au passage.
Lorsque je lui fais savoir mon départ imminent du Cameroun, je reçois de Ma’a Su, un beau kaba Jean’s noir avec son foulard avec huit poches autour, il y a environ 8 ans. Je le garde jusqu’aujourd’hui. Un beau souvenir comme ces moments passés avec elle.
Repose en paix Ma’a Su. Que Dieu ait ton âme. Nous ne t’oublierons jamais. Thanks for everything. «