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Hubert Mono Ndjana : « Il n’y a que deux tribus dans ce pays : la tribu de ceux qui possèdent tout et la tribu de ceux qui ne possèdent rien »

Hubert Mono Ndjana

Le professeur Hubert Mono Ndjana était invité le 5 mars 2019 à l’émission Mosaïque diffusée sur les antennes de Canal 2 international, dont la thématique principale était consacrée au Vivre-ensemble. Tout au long de cette émission, l’enseignant de philosophie a rejeté toute idée d’une existence du tribalisme au Cameroun.


Hubert Mono Ndjana
Hubert Mono Ndjana (c) Droits Réservés

Dans son argumentaire, le philosophe démontre que les élites, pour des intérêts matériels dressent les populations les unes contre les autres : « On ne nous dérange pour rien. Il n’y a que deux tribus dans ce pays : la tribu de ceux qui possèdent tout et la tribu de ceux qui ne possèdent rien. Il y a là des intérêts matériels. On ne peut pas blaguer là-dessus. Ce sont les intérêts matériels qui déterminent le comportement sociologique et psychologique des individus », a-t-il estimé. Pour lui la solidarité se partage entre les individus du même rang social sans distinction aucune : « Il y a solidarité entre les gens de même condition, quelle que soit la tribu. Quand vous avez deux hommes d’affaires qui parlent millions, ils signent des conventions en haut. Et pour ne pas être dérangés, ils envoient la foule aller faire du tribalisme en bas. Voilà ce qu’on appelle « les intérêts de classes », a illustré l’universitaire.  

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Il reconnait tout de meme qu’il existe certes des divergences tribales, mais qu’il faut considérer les citoyens depuis leurs points de départ naturel. Sous ce rapport, le philosophe et membre du RDPC propose que, « pour remettre les tribus ensemble, il faille procéder à une justice sociale équitable ». C’est-à-dire « l’égalité de base » : « Il faut considérer les citoyens dans leurs points de départ naturel. Ils sont inégaux par la nature, mais la société doit chercher à équilibrer ces inégalités de base. C’est ce qu’on a essayé de faire avec la notion d’équilibre régional. Mais il ne faut pas aussi toujours par excès d’enthousiasme communautaire essayer de transformer tous les dictionnaires. Le mot « allogène » existe dans le dictionnaire. Le mot « autochtone » existe dans le dictionnaire. On ne va pas effacer ça ! »

Pour Mono Ndjana, « quoi qu’on fasse on est toujours autochtone quelque part et allogène quelque part. Il faut maintenant qu’un homme politique sache jouer sur le damier national, savoir quel pion il peut pousser par-ci par-là », suggère-t-il.


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