La toile camerounaise est bondée d’images impudiques depuis quelques temps. Les responsables de ce fléau qui prend de plus en plus de l’ampleur, semblent ignorer les risques auxquels ils s’exposent quand-t-on tient compte de ce que dit la loi sur la cyber sécurité et la cybercriminalité au Cameroun.
Internet au Cameroun est devenu un véritable fleuve d’images pornographiques. Si ce n’est pour des règlements de comptes, des erreurs de manipulations et de chantages, ça l’est également pour des humiliations. Et dans cet affluent d’obscénités, sont impliqués certaines autorités du pays.
C’est le cas avec une vidéo datant du 6 juillet 2021. Dans ce court-métrage de 2 minutes 21 secondes, on y aperçoit des femmes et des hommes nus, visiblement interpellés par les forces de maintien de l’ordre, dans un somptueux appartement meublé à Douala, la capitale économique camerounaise.
Les mis en cause auraient été surpris en pleine partie fine, vue leurs allures dénudées et les multiples bouteilles de cognac à moitié vides qui jonchent sur la table, sans doute pour mettre un peu de piment à la soirée. D’après les informations collectées par lebledparle.com, les clichés ont été réalisés par les éléments de la gendarmerie nationale, présents sur les lieux au moment des faits. Ceux-ci habitués à scander leurs prouesses, n’y sont pas allés d’une main morte cette fois.
En outre, dans la matinée, l’on a eu droit à une autre vidéo qui avait trait à un règlement de compte. Celle-ci montre une femme en larmes dans un salon de coiffure au quartier Nkomkana à Yaoundé (la capitale politique).
Ici, La dame est contrainte de se déshabiller pour assouvir les désirs de ses plaignants. Ceux-ci l’accusent d’avoir participé à un vol de mèches et d’autres objets importants de ladite boutique. Alors, pour la peine, elle doit présenter ses parties génitales au vu de tous. « Depuis quelques temps, je vois circuler sur les réseaux sociaux, une vidéo d’une extrême barbarie humaine celle d’une présumée voleuse dénudée au quartier Nkomkana à Yaoundé. Face à cette horreur, je m’interroge sur ce que devient désormais le Cameroun pays de nos ancêtres. Où sont passées les bonnes mœurs ? où est passée le respect de la dignité humaine ? comment la femme, celle à qui l’humanité tient son existence peut-elle être aussi déshumanisée ? J’invite et j’exhorte les autorités de ce pays à sévir et à punir avec la plus grande rudesse cette ignominie. Loin de moi l’idée d’encourager le supposer acte pour lequel elle bénéficie pourtant d’une présomption », s’en est outré le journaliste sportif Willy Kak.
L’on n’accordait pas assez d’importance à ce phénomène avant l’affaire Malicka Bayémi. Un dossier qu’il n’y a plus lieu de raconter, puisqu’il a animé la scène médiatique camerounaise pendant près d’un mois. Et le journaliste sportif Martin Camus Mimb n’est pas prêt de l’oublier d’aussitôt.
Les cybercriminels encourent une amende allant de 1 million à 5 millions FCFA
Certains individus épris de vengeance, peuvent être poussés à publier sur les réseaux sociaux, des images de leurs ennemis en position de faiblesse, s’ils en disposent. Mais ce qu’ils semblent ignorer, c’est que ces actes sont régis par le code pénale camerounais.
En effet, la Loi N°2010/012 DU 21 DECEMBRE 2010 RELATIVE A LA CYBERSECURITE ET LA CYBERCRIMINALITE AU CAMEROUN, signale dans son article 74 alinéa (1) qu’« est puni d’un emprisonnement de un (01) à deux (02) ans et d’une amende de 1.000.000 (un million) à 5.000.000 (cinq millions) F CFA, quiconque, au moyen d’un procédé quelconque porte atteinte à l’intimité de la vie privée d’autrui en fixant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de leur auteur, les données électroniques ayant un caractère privé ou confidentiel. »
Cette même loi poursuit également en son alinéa 2 que « sont passibles des peines prévues à l’alinéa 1 ci-dessus les personnes qui, sans droit, interceptent des données personnelles lors de leur transmission d’un système d’information à un autre ; » enfin, dans l’alinéa (3), « est puni d’un emprisonnement d’un (01) à trois (03) ans et d’une amende de 1.000.000 (un million) à 5.000.000 (cinq millions) F CFA ou de l’une de ces deux peines seulement, quiconque procède ou fait procéder, même par négligence au traitement des données à caractère personnel en violation des formalités préalables à leur mise en œuvre. »
Alors, tout contrevenant est astreint à l’application de ces textes, car comme le dit un proverbe romain « la loi est dure, mais c’est la loi. »