Dans cette plainte, Shanda Tonme a tenu à dénoncer ce qu’il considère comme graves récriminations à l’endroit de très nombreux promoteurs d’établissements privés d’enseignement supérieur.
En effet, selon ses dires, les témoignages révèlent des pratiques hors normes dans leur rapports avec les universités d’Etat.
Ceci dit, la Coopération entre les deux entités est tel un parcours de combattant. Car la supervision académique, par les universités étatiques sont souvent empreintes de corruption.
Selon Shana Tomne, les promoteurs finissent par faiblir et de surcroît déboursent des sommes considérables.
Lebleparle Campus vous propose l’intégralité de sa déclaration :
Yaoundé, le 23 septembre 2024
Monsieur le Professeur Jacques FAME NDONGO
Ministre d’Etat
Ministre de l’enseignement supérieur
PLAINTE
De très nombreux promoteurs d’établissements privés d’enseignement supérieur sur le racket dont ils sont victimes sous le prétexte de la tutelle académique, chiffré en centaines de millions annuellement et qui remonterait jusqu’au sommet
Monsieur le Ministre d’Etat,
J’ai l’honneur de vous renouveler mes compliments, ainsi que mes sincères encouragements fraternels.
Je me permets de solliciter tout spécialement votre attention pointue, à l’effet de vous porter les graves récriminations de très nombreux promoteurs d’établissements privés d’enseignement supérieur, dont les témoignages révèlent des pratiques inacceptables dans leurs rapports avec les universités d’Etat.
En effet, un rituel de coopération et de supervision sans doute compréhensible d’un point de vue strictement académique, dans un premier temps, semble être devenu une sorte de chemin de croix imposé par une mafia vorace, insatiable et insensible. Plusieurs centaines de millions sont brassés annuellement. Les promoteurs dans la quête d’une tutelle académique, sont contraints, le couteau à la gorge, de débourser auprès des recteurs, des sommes faramineuses ne faisant l’objet d’aucune traçabilité effective ou propre.
A ce propos il est incontestable que le dynamisme des promoteurs privés, constitue un apport crucial pour la mise en œuvre de la volonté nationale d’extension, de renforcement et de maîtrise de la demande structurelle de formation, face une démographie galopante. Dans ce contexte, perpétuer ce racket est tout simplement criminel.
Cette pratique honteuse est assimilable à l’achat des diplômes et pire à la prostitution des consciences. Honnêtement nous ne sommes pas loin d’une sorte de mafia sicilienne tropicalisée. Il ne serait même pas excessif de traiter tout cela de travestissement, de souillure et de fragilisation du système académique
Il m’est apparu après moult sondages, recherches, auditions et rapprochements de part et d’autre, que l’honneur de notre société dans l’ensemble, est en jeu dans cette affaire scabreuse. Faire de l’attribution de la tutelle un commerce, consacre tout le mal qui détruit notre politique d’éducation.
Quand l’argent remplace le contrôle éthique, la compétence et le mérite, alors la médiocrité, la tricherie, l’incompétence et l’esprit boutiquier viennent logiquement détruire le génie, assombrir les horizons, hypothéquer la science et trahir l’académie. En fin de compte ce n’est pas différent du policier ou du gendarme dont le seul intérêt lors d’un contrôle, est de s’assurer qu’il y a bien un billet de banque glissé dans le dossier du véhicule.
Je vous connais avisé, intelligent et patriote, et je compte donc sur vous pour mettre fin à cette pratique indigne, humiliante, sale, honteuse et radicalement incompatible avec les dogmes de rigueur et de moralisation.
Haute et fraternelle considération.