Réagissant à la sortie de Cyrill Tollo qui justifiait le prêt de 55 milliards contracté par le gouvernement pour achever le Complexe sportif d’Olembé, Christian Penda Ekoka a battu en brèche les arguments avancés par le président du comité Ad hoc chargé des infrastructures au ministère des Sports et de l’Éducation physique dans une sortie Facebook le 23 février 2021. Ce dernier a répliqué via une nouvelle publication partagée sur Facebook. Lebledparle.com vous propose ci-dessous l’intégralité de son texte.
Ma réponse à mon Grand Frère Christian Penda Ekoka
Bien cher ainé,
C’est toujours un plaisir de savoir (tu me permettras de te tutoyer comme toujours) que tu t’intéresses à l’actualité de ton cadet social que je suis. Tu connais tout le respect et tout l’amour que je te porte et 15 ans d’amitié ce n’est pas 15 jours. Je me souviens de nos envolées lyriques, de nos débats de haut vol avec Bernard Njonga qui vient de nous quitter et c’est bien toi qui m’as appris à être pondéré et structuré dans ma pensée.
Nous avons beaucoup de respect l’un pour l’autre. Nous partagions alors les mêmes idéaux politiques, nos compétences en management n’étaient pas discutables tant nos travaillons sur les mêmes projets. Tes connaissances et ton expérience en économie ont enrichi les miennes et tu étais émerveillé par mon érudition en anthropologie et en archéologie. Nous connaissons chacun la moralité de l’autre. Mais désormais nos opinions politiques ont divergé, c’est aussi cela la vie. Tu as eu le privilège de servir la République au plus haut niveau, tu étais un modèle pour nous tes cadets dans la maîtrise des dossiers.
Et vois-tu Christian, tu nous as légué cette maîtrise, cette perspicacité dans le traitement des dossiers qui font que personnellement, de par mon côté empirique, je ne parle avec assurance que de ce que je connais, ce que j’ai vu, ce que j’ai touché. Dans le cas contraire, je me limite aux commentaires. Le dossier Olembe est dans mon portefeuille de dossiers, tout comme celui de Japoma et bien d’autres dont je m’occupe avec d’autres collègues du suivi (dans le sens du management de projet).
Cher Christian toi qui connais bien notre administration, toi qui as travaillé pendant une dizaine d’années à côté du Président Biya, penses-tu sincèrement qu’avec tout ce qui se dit au sujet de ce chantier (pour lequel un parti politique a marché en 2019 pour dénoncer le soi-disant détournement massif de la somme de 1200 milliards), crois-tu disais-je, que la DGRE, le SED, la DGSN n’ont pas enquêté sur le sujet ?
Nous connaissons tous la procédure de contractualisation bilatérale dans le cadre des projets d’infrastructures. Le coût du Complexe Sportif d’Olembe 163 milliards intégrait un certain volume de travail qui n’a pas changé. Piccini n’ayant tiré que 113 milliards, comment peut-on achever le même volume de travail sans trouver des ressources financières complémentaires ? Je m’adresse là à l’ancien Directeur des Études et Projets de la SNI, car nous partageons aussi ensemble une grande expérience dans le domaine du management des projets.
Cher Christian, tu sais aussi bien que moi que la convention de crédit entre l’État du Cameroun et la banque Sanpaolo était adossée au contrat commercial de Piccini. Cette convention prenait donc fin sine die avec la résiliation du contrat commercial.
Cher ainé, tu sais bien que l’audit d’un projet se fait à sa clôture, ne serait-ce que pour les besoins liés au retour sur expérience. C’est pour cela d’ailleurs que tu as attendu la fin de l’opération Survie Cameroun pour lancer ton audit. Alors comment peux-tu demander au Gouvernement de faire auditer Olembe alors que le chantier suit son cours ? C’est pour rechercher quel type d’écart ?
Cher ainé, nos divergences d’opinions liées à nos choix politiques, ne nous ont rendu ni trop bêtes ni plus intelligents.