Selon le président du Mrc, le directeur général des élections à Elecam et les membres du conseil électoral seraient en train de mener un « coup d’État électoral » sous les yeux de la communauté internationale. Maurice Kamto cite plusieurs obstacles rencontrés dans ce processus d’inscription, notamment le gel « délibéré » du corps électoral à 7 millions d’électeurs depuis une décennie, malgré une augmentation de la population de près de 10 millions d’habitants pendant cette période. Il critique également une déclaration préventive d’Erick Essoussse, directeur général des élections à Elecam, concernant le fait de ne pas modifier le corps électoral par toilettage des listes, évoquant que « sur 200 000 nouveaux inscrits, il ne pourrait en rester que 50 000 ».
En outre, Maurice Kamto accuse Elecam de rendre les inscriptions sur les listes électorales difficiles en rendant les kits d’inscription volontairement indisponibles, malgré un budget conséquent alloué chaque année à Elecam et l’annonce de l’importation de nouveaux kits de génération en attente sous douane au port.
Ces tensions sur les inscriptions électorales ont également été marquées par un conflit entre le MRC et le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji. Dans un communiqué du 2 mai, le ministre a accusé certains partis politiques d’amener de force des populations à s’inscrire sur les listes électorales, menaçant ces acteurs de poursuites pour troubles à l’ordre public. Bien qu’il n’ait pas nommé explicitement le MRC, le ministre a implicitement ciblé ce parti, très actif sur le terrain.
Inscription à l’étranger
Concernant l’inscription des Camerounais de l’étranger, Kamto reproche à Elecam d’avoir ouvert le processus en avril, soit quatre mois après la période réglementaire. Elecam est également critiqué pour exiger un permis de résidence permanente dans le pays d’accueil comme élément d’identification, ce qui est perçu comme une tentative de filtrer les inscrits.
Ces critiques s’ajoutent à d’autres reproches formulés par divers acteurs politiques, tels que le député Jean Michel Nintcheu et le promoteur de football Abdouraman Hamadou Babba, qui demandent à Elecam de rendre public le fichier électoral, comme le stipule la loi. Le portail numérique destiné à cet effet est indisponible depuis environ dix ans, Elecam défendant que l’impression du fichier électoral pourrait atteindre des milliers de pages.