La Cndlh dénonce un acharnement contre cette communauté dont le sang ne cesse de couler. Cette dénonciation a été rendu public à travers un document signé par le président par intérim de cette en date du 23 novembre 2020.
Plus de 260 Bororos « ont été tués, 3 210 blessés, 12 000 déplacés, 525 maisons incendiées et pillées, 163 millions Fcfa de rançon, 2 700 bovins confisqués ou tués pour une valeur de 810 millions Fcfa », rapporte la commission nationale des droits de l’homme et des libertés(Cndhl), dans un communiqué daté du 23 novembre dernier et signé de son président par intérim, James Mouangue Kobila. Il liste des assauts survenus dans les localités de Sabonbari, Achah, Jakiri, Ndawara, Santa et Bafut, dans la région du Nord-Ouest. Dans la région de l’Est, « entre 2014 et 2020, 2 347 Bororos ont été pris en otage, 69 ont été tués par leurs ravisseurs, tandis que 288 ont libérés contre le paiement de 267 300 000 Fcfa de rançon », poursuit le document, qui également fait état d’un certain nombre d’atrocités commises contre des membres de cette communauté dans d’autres régions du Cameroun. La Cndhl reprend les données de la représentation régionale de leur association de développement social et culturel (Mboscuda). Dans la région de l’Adamoua, « entre 2011 et 2019, 311 Bororos ont été pris en otage. 70 ont été tués tandis que 29 ont été libérés suite à l’intervention des forces de défense et de sécurité et 212 libérés contre le paiement 2 157 000 000Fcfa de rançon », ajoute le document.
La Cndhl fustige les « traitements inhumains et dégradants ainsi que les assassinats » infligés à ce peuple autochtone. Depuis le début des troubles sociopolitiques et sécuritaires dans certaines régions du Cameroun, particulièrement les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, « la communauté Bororo du Nord-Ouest est menacée de génocide par les séparatistes armés, soutenus par certains leaders religieux qui lancent des appels publics à extermination dans leurs lieux de culte », rapporte pour sa part l’Observatoire du développement sociétal (Obs).
La Commission qui se dit préoccupée par la résurgence des exactions contre cette communauté minoritaire, revient sur les conditions d’assassinat de certaines familles Bororos au mois d’octobre dernier. Elle condamne fermement « les atrocités, les exactions et toutes les autres formes d’attaques physiques, verbales ou écrites contre les bororos du Cameroun » ; et invite les autorités à poursuivre les enquêtes afin que les auteurs de ces actes soient interpellés.