Cécile Kyenge, en charge de l’intégration et d’origine congolaise, a essuyé un jet
de bananes, vendredi, lors d’un meeting de son parti à Cervia, dans le centre du pays.
La ministre italienne de l’Intégration a de nouveau fait les frais de la xénophobie, vendredi. Après des insultes racistes d’une violence sans nom («guenon noire», «orang-outan», «Zouloue») et un appel au viol, Cécile Kyenge, d’origine congolaise, a été victime d’un jet de bananes lors d’un meeting du parti démocratique à Cervia, dans le centre du pays, en Émilie-Romagne. Dans la journée, l’organisation d’extrême droit Forza Nuova, y avait installé des poupées à taille humaine tachées de sang afin de démontrer que « l’immigration tue ».
La raison de cette explosion raciste menée par la Ligue du Nord ? L’ouverture d’un débat, il y a quelques mois, par Cécile Kyenge, sur le droit du sol afin que la nationalité soit accordée à toutes les personnes nées en Italie, y compris celles nées de parents étrangers. Elle souhaite également en finir avec le délit dit d’immigration clandestine, instauré par la Ligue du Nord, alliée à l’ancien président du Conseil Silvio Berlusconi. Face à ses pourfendeurs, Cécile Kyenge explique inlassablement que les 4 millions d’adultes immigrés et le million d’enfants nés en Italie sont « une ressource : des travailleurs, des contribuables, parfois des entrepreneurs ».
À la suite du jet de bananes, le ministre de l’Environnement, Andrea Orlando, a dit sa « très vive indignation pour cet acte minable ». Au-delà de l’indignation, le pouvoir peine à faire preuve d’actes concrets pour lutter contre le racisme. Le vice-président du Sénat, Roberto Calderoli, qui avait traité la ministre d’orang-outan, n’a pas été destitué. Courant juin, Cécile Kyenge expliquait que « les insultes et menaces qui (me) visent à cause de (ma) position particulièrement exposée visent en réalité tous ceux qui refusent le racisme et défendent une société non violente ».
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