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Jacques Fame Ndongo : « La démocratie n’est pas le combat de rue »

Jacques Fame Ndongo Minesup

Dans L’Action, l’organe de presse du RDPC, le Pr. Jacques Fame Ndongo, ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement supérieur, membre du Bureau politique du Rdpc et Secrétaire à la Communication au secrétariat général du Comité central du Rdpc, a décrypté le message du chef de l’Etat Paul Biya du 31 décembre 2019.


Jacques Fame Ndongo Minesup
Jacques Fame Ndongo – capture photo

Le chef de l’Etat s’est adressé à la nation le 31 décembre dernier dans son traditionnel message de fin d’année. Que peut-on en retenir ?

Je voudrais de prime à bord dire que le Rdpc soutient l’action du chef de l’Etat. Le Rdpc c’est le Parti au pouvoir, certes il y a des alliés au gouvernement que nous apprécions pour leur dynamisme, pour leur proactivité, et le président de la république est le président national du Rdpc, qu’il a créé à Bamenda le 24 mars 1985. Au niveau du Rdpc nous avons suivi avec intérêt et même avec beaucoup d’enthousiasme, le président de la République, qui officiait ce jour-là es-qualité de chef de l’Etat, chef des armées. Nous avons noté la pertinence de ce message, au niveau de la défense, de la sécurité. Nous avons vu un président de la République très soucieux et préoccupé par la paix, la sécurité, l’unité de notre cher et beau pays, le Cameroun. Notamment dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Naturellement, le Rdpc apprécie toutes les mesures prises par le chef de l’Etat pour ramener la paix dans ces deux régions et consolider cette paix dans l’extrême-nord. Sans oublier la région de l’Est où il y a beaucoup de réfugiés venant de la Rca. Nous avons beaucoup apprécié le volet économique et financier, avec le taux de croissance prévisionnel en 2019 qui est de 4,1%. Il y a une évolution ascendante qui est favorable et qui doit permettre d’induire un meilleur développement du Cameroun, c’est-à-dire le plein épanouissement de tous les citoyens, quels qu’ils soient et où qu’ils se trouvent. L’éducation, la santé, la création d’emplois, sur la nécessité d’optimiser le bien-être des Camerounaises et des Camerounais. Bien entendu, ce discours n’était pas un discours d’autoglorification, mais également un discours d’autocritique. Le chef de l’Etat a demandé aux Camerounais de redoubler d’efforts pour consolider la paix, l’unité et la sécurité, raffermir la croissance économique avec pour objectif, l’émergence à l’horizon 2035. C’est un travail collectif et bien-sûr celui du Rdpc qui doit soutenir l’action du gouvernement et mettant en œuvre la politique du chef de l’Etat, adaptée aux réalités locales de chaque commune, de chaque département et de chaque région…

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Dans la perspective de la décentralisation amorcée ?

Naturellement, la décentralisation est l’épicentre de la politique intérieure actuelle. Evidemment une décentralisation accélérée, accentuée, contrairement à ce que les autres croient. Parce qu’elle a déjà commencé et le Président Paul Biya demande qu’on l’optimise et la raffermisse, pour que les populations, dans le cadre de la démocratie locale, puissent bénéficier de ses bienfaits. Le Nord-ouest et le Sud-ouest vont bénéficier d’un statut spécial qui doit s’enraciner dans leur spécificités linguistiques, langue officielle s’entend, et historique. Ce discours a présenté ce que nous avons déjà fait, ce que nous faisons et ce que nous devons faire, avec l’appui des organisations internationales et des pays amis que le chef de l’Etat a remercié par ailleurs. En clair, le chef de l’Etat veut d’un Cameroun inséré dans la dynamique de développement mondial, basé sur l’équité, l’interdépendance des nations, le respect mutuel des pays et la nécessité d’assurer une humanité pacifiée, crédible et mue par la justice.

L’on a noté la constance du chef de l’Etat, notamment lorsqu’il s’adresse à ses adversaires politiques. Au début des années 90, avec l’avènement du multipartisme, il avait dit : « Ne combattons pas, débattons ». En 2019, il revient en déclarant : « Débattons, ne nous battons pas. ». C’est une drôle de courtoisie vis-à-vis de ses adversaires politiques ?

Le président de la République rappelle les données élémentaires de la démocratie, qui est le respect de l’autre, le respect de l’opinion de l’autre. C’est le débat d’idées, programme contre programme, projet de société contre-projet de société, vision du monde contre vision du monde. La démocratie n’est pas le combat de rue, un combat irresponsable, aussi bien combat ou pugilat verbal, encore moins un combat physique ou comportemental. Le président demande à tous les maximalistes qui s’égarent dans la trivialité de venir débattre et d’aller aux élections. Il l’a dit : « seul le peuple libre et garant de l’indépendance du Cameroun est souverain et peut apporter un jugement de valeur sur tel ou tel candidature. Au lieu d’être dans les réseaux sociaux pour vilipender et stigmatiser sa propre patrie, ce qui est un non-sens., il faut venir au débat national et convaincre les électeurs. Cette gesticulation, cette ostentation qui peuvent paraître fantasmagoriques, déplacées, il faut plutôt proposer aux électeurs un projet sérieux.

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Justement, le Président Paul Biya a invité ses compatriotes à aller massivement aux urnes le 09 février 2020. Au vu de ce contexte que vous évoquez, son message sera-t-il entendu et compris ?

Naturellement, il sera suivi. Les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest seront sécurisées. Et le président de la République a demandé aux groupes armés, dont certains avaient pris part au Grand dialogue national, mais à ceux qui sont restés irréductibles dans les savanes, dans les forêts et les brousses, de revenir à la légalité républicaine et de déposer les armes afin de s’insérer dans le circuit socioéconomique et même dans le circuit politique en défendant leur projet de manière ostensible au sein d’un parti politique légalisé. Voilà le Cameroun moderne que promeut le Président Paul Biya avec l’appui de l’écrasante majorité des Camerounais, mais aussi avec l’accompagnement de la communauté internationale.

L’ACTION 1247


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