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Jean Lambert Nang se révolte : « ‘’Quand ils sont venus chercher les juifs, Je n’ai rien dit ; Je n’étais pas juif’’ »

jean lambert nang

Suite aux violations perpétuelles des Droits de l’Homme exercées au Cameroun, l’ancien journaliste de Sport à la Radio-télévision nationale camerounaise (CRTV) à la retraite, s’indigne et s’offusque de l’indifférence de la majorité qui reste silencieuse devant la flagrance des faits. L’homme convoque le Pasteur américain Martin Luther King pour exprimer son ressentiment.


jean lambert nang
Le journaliste Jean Lambert Nang – (c) DR

« Beaucoup se disent évidement que cela ne concerne que les autres, et même peut être qu’ils l’ont bien cherché, mais prenez garde, un état policier et arbitraire peu frapper n’importe qui, n’importe quand, sur n’importe quel motif et sans possibilité de recours, et demain pour une raison ou une autre il vous frappera vous et vos proches et comme vous aurez laissé arrêter tout ceux qui auraient pu protester, ils n’y aura personne pour se révolter de l’arbitraire et de la violence qui vous frappera à votre tour. », rappelle-t-il.

Lire le texte ci-dessous :

Alors que je vois mon pays glisser doucement et dans l’indifférence des populations, vers un état policier où l’arbitraire des hommes de pouvoir a remplacé le droit et où la force et la brutalité des hommes en tenues fait loi, il me revient en mémoire ces Phrases du Pasteur Martin Niemöller déporté en 1937 en camp de concentration.

_*« Quand ils sont venus chercher les communistes, Je n’ai rien dit ; Je n’étais pas communiste.*_

_*Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, Je n’ai rien dit ; Je n’étais pas syndicaliste.*_

_*Quand ils sont venus chercher les juifs, Je n’ai rien dit ; Je n’étais pas juif.*_

_*Quand ils sont venus chercher les catholiques, Je n’ai rien dit ; Je n’étais pas catholique.*_

_*Puis ils sont venus me chercher, Et il ne restait plus personne pour protester. »*_

Aujourd’hui je vois chez beaucoup trop de mes compatriotes la même indifférence, la même absence de révolte face à l’injustice, la même absence d’indignation face aux dérives graves du régime qui nous dirige, et j’ai peur de ce à quoi ceci va immanquablement nous conduire.

Une jeune femme enceinte de 4 mois se fait arrêter et tabasser par la police sans que personne n’en soit ému. _*#Astou Chou*_

Un groupe de jeune devant une église sur un bout de papier lever dit son désir de justice, et se fait arrêter et emprisonner sur dénonciation du prêtre même qui leur a dit la messe, et cela ne révolte pas grand monde. _*#Cathédrale de Yaoundé, Mgr Mbarga*_

La police débarque dans le salon d’un homme pour lui empêcher de tenir une discussion privée avec ses convives, bafouant les plus élémentaires principes de droit à la liberté chez soi, et cela n’émeut et ne révolte personne. _*#Albert Nzongang*_

Des gens défilent dans la rue, avec pour seule arme une branche d’arbre de paix, et se font tabasser, arrêter, emprisonner, torturer, le tout dans l’indifférence totale des populations qui assistent souvent indifférentes aux exactions. _*#Maitre Ndocki et les manifestants de dimanche dernier*_

Et quand la dernière humaine qui semble habiter ce pays, se lève un panier de fruits en main pour aller témoigner un petit peu de compassion à l’égard de ces infortunés, elle est arrêtée et jetée en prison, et ça encore ne provoque aucun holà de la population _*#Grace Baleba*_

Les exemples sont nombreux et se multiplient chaque jour, les violations des droits de l’homme même les plus élémentaires s’acculent, et trouvent en face le même silence assourdissant et l’indifférence complice des populations.

Beaucoup se disent évidement que cela ne concerne que les autres, et même peut être qu’ils l’ont bien cherché, mais prenez garde, un état policier et arbitraire peu frapper n’importe qui, n’importe quand, sur n’importe quel motif et sans possibilité de recours, et demain pour une raison ou une autre il vous frappera vous et vos proches et comme vous aurez laissé arrêter tout ceux qui auraient pu protester, ils n’y aura personne pour se révolter de l’arbitraire et de la violence qui vous frappera à votre tour.

Je conclurais par ces mots de Martin Luther king : *“Ce qui m’effraie, ce n’est pas l’oppression des méchants ; c’est l’indifférence des bons.”* Ne laissez pas passer dans l’indifférence l’injustice, d’une façon ou d’une autre faite savoir clairement que vous n’êtes pas d’accord.

Partagez ce message pour que nous soyons tous ensemble plus vigilant face à l’injustice.


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