Déclaration de l’honorable Nintcheu Jean Michel, président national du FCC à la convention du MRC
Monsieur le Président élu, mesdames, messieurs, chers congressistes du Mrc
Permettez-moi d’abord d’avoir une pensée pour les militants du MRC, prisonniers politiques, otages de M Biya. Leur seul tort est d’avoir exercé leurs droits constitutionnels à savoir le droit de s’exprimer et le droit de manifester Vous-même, M. le Président, avez été arrêté puis détenu avec des dizaines de vos collaborateurs durant de longs mois pour les mêmes raisons. A ce jour des centaines de militants du MRC sont illégalement embastillés dans les multiples geôles du pays. Je pense au professeur Alain Fogue, Bibou Nissack, Pascal Zamboue et beaucoup d’autres…
Je voudrais exprimer ma profonde compassion pour ceux de vos camarades qui, détenus dans des conditions inhumaines, sont morts en prison.
Nous devons faire en sorte que leur sacrifice n’ait pas été vain.
- le Président,
Votre troisième convention ordinaire se tient dans un contexte particulier. Un contexte de fin de règne où M Biya aura 91 ans dans moins de trois mois. Un contexte où les décisions impactant la vie de la nation sont prises le matin et rapportées l’après-midi. Un contexte où le Cameroun est en pilotage automatique, du fait de l’inaptitude de M. Biya à gouverner, avec des camps qui s’affrontent férocement pour le contrôle du pouvoir. Cette situation chaotique doit nous interpeller. Les forces du changement doivent être prêtes. Tout peut basculer et à tout moment. La présidentielle peut être anticipée. Nous sommes assurément à la veille du Grand soir si brillamment théorisé par notre camarade Jean Robert Wafo. C’est la raison pour laquelle nous devons être prêts. De jour comme de nuit.
- le Président, je vous demande ici et maintenant d’être prêt. Le devoir vous appelle.
J’ai lancé un appel patriotique pour la mutualisation des forces du changement afin de construire une véritable dynamique autour de la personne qui incarne le mieux l’opposition face à M Biya et son régime.
En tout état de cause, les questions que tout responsable politique et tout Camerounais acquis aux idéaux du changement doivent se poser sont les suivantes :
– Qui de manière objective, incarne le mieux aujourd’hui l’opposition au Cameroun ?
– Qui donne le plus d’insomnies à M Biya et son régime ?
– Quel est le parti politique qui voit ses manifestations publiques, à quelques exceptions près, être systématiquement interdites?
– Quel est le dirigeant politique qui fait l’objet d’une véritable fatwa de la part du régime dictatorial de Yaoundé ?
Cette personne, c’est vous, M. le président. C’est la raison pour laquelle cette dynamique doit être construite autour de vous. En fait, le régime de Yaoundé lui-même vous a désigné comme l’homme à abattre et comme son adversaire le plus crédible !
A ce jour vous êtes le candidat légitime de l’opposition véritable et du peuple du changement.
Je dois avouer que je suis agréablement surpris et impressionné par l’écho extrêmement puissant de cet appel au sein de notre peuple, tant de l’intérieur que dans la diaspora. J’ai également noté quelques réserves de la part de certains leaders concernant le timing. Certains me reprochent d’aller plus vite que la musique. À ceux-là, je réponds du haut de mes 33:ans d’expérience de lutte politique au Cameroun que nous ne devons pas reproduire les erreurs du passé.
Sur le timing
Cette dynamique donnera un signal clair et limpide au peuple camerounais qui manifeste depuis un certain temps son découragement du fait qu’il se dit qu’il ne sert à rien de s’inscrire sur les listes électorales encore moins d’aller voter, l’opposition étant toujours divisée. Il est donc évident que cette dynamique va inéluctablement créer un électrochoc puissant semblable à celui d’octobre 1992. Le peuple ira voter massivement à la prochaine présidentielle, aux futures élections municipales et législatives et défendre son vote.
Sur le choix du candidat à la présidentielle:
La seule fois où un candidat de l’opposition a remporté la présidentielle, c’était en octobre 1992.avec la victoire volée du candidat de l’Union pour le Changement Ni John Fru Ndi contre M. Biya. Le chairman Ni John Fru Ndi avait été désigné candidat de l’Union pour le Changement avant d’être investi par la suite par le parti politique qu’il présidait.
J’ai l’honneur et le privilège d’indiquer ici dans cette salle que je fus l’un des acteurs majeurs de cette dynamique en tant que président du Rassemblement pour la patrie (RAP). Comment oublier, M le Président, jeune Professeur d’université à l’époque, que vous avez joué un rôle important dans la dynamique de l’Union pour le Changement, prenant ainsi un risque énorme pour votre future carrière universitaire qui semblait toute tracée. J’ai encore en mémoire votre discours mémorable tenu au cours du meeting de campagne du candidat de l’Union pour le Changement au stade municipal de Bafoussam. Il est juste et bon que vous bénéficiez aujourd’hui d’un retour d’ascenseur, comme on le dit trivialement.
Nous devons éviter les erreurs de 2004 qui reste pour moi l’expérience la plus traumatisante de mon engagement politique !
En 2004 les partis politiques s’étaient regroupés dans une coalition dans la perspective de l’élection présidentielle. Cette coalition s’était bien structurée avec des démembrements dans plusieurs régions du pays. En ce qui concerne la région du littoral, les réunions se tenaient dans mes bureaux, transformés pour l’occasion en véritable QG ! Nous avons organisé des marches, battu le pavé pour l’informatisation du fichier électoral, avalé quantités énormes de gaz lacrymogène. Mon ami Cyrille Sam Baka ne me démentira pas ! De grands meetings présidés par les leaders de la coalition furent organisés dans plusieurs grandes villes. Le peuple était galvanisé et avait repris confiance ! Mais dès la convocation du corps électoral, ce bel édifice s’est écroulé comme un chateau de cartes ! Les leaders mus par leurs egos surdimensionnés n’ont pas pu s’entendre. Le nom de Akame Foumou a même été proposé comme candidat de consensus ! Pour finir, Feu Dr Adamou Ndam et Ni John Fru ont chacun déposé son dossier de candidature ! Feu Antar Gassagaye qui était l’une des éminences grises de la coalition a porté le coup de grâce en déclarant son soutien au candidat du Rdpc M Biya !
Non, nous ne devons pas reproduire les erreurs de cette année maudite ! Nous devons inverser le paradigme; désigner notre porte flambeau et construire la dynamique autour de lui !
Voilà le chemin à suivre ! Agir autrement c’est l’accompagnement assuré de la dictature. Ni plus ni moins !
Les Camerounais n’ont plus de temps à perdre pour scruter les différentes idéologies et leurs nuances !
Ils veulent que nous nous entendions, que nous avancions ensemble !
Le FCC est pour ce rassemblement des forces du changement autour du leader du MRC.
Nous devons retrouver cette inspiration qui a fait notre force en 1992 !
En 1992, c’était le chairman Fru Ndi. M. le Président, Vous êtes aujourd’hui ce que le chairman était en 92. Vous êtes celui qui va réparer le terrible préjudice politique né du hold up électoral historique de 92.
L’énergie disponible du FCC sera déployée pour gagner du terrain, pour mener le combat contre les adversaires déclarés ou cachés ainsi que tous les collabos et autres taupes tapis dans l’ombre ! Le peuple du changement nous observe !
Je vous invite tous à monter dans le train du changement !
Le FCC et le peuple du changement sont déjà dans ce train
M le futur Président de la République du Cameroun, vous êtes le meilleur tireur de penalty de l’opposition. Je vous invite dès à présent à reprendre les entraînements ! Chaque tir doit être transformé! Nous avons gagné en 92 et nous allons gagner en 2025 !
Le changement c’est maintenant! En avant pour la victoire !
Je vous remercie.
Le combattant Jean Michel NINTCHEU
Président national du FCC.