D’après le député du SDF, la décision présidentielle de surseoir au prélèvement numérique de la taxe douanière sur les téléphones et tablettes est «une victoire de la société civile sur cette méthode archaïque des différents gouvernements de M. Biya qui consiste à passer régulièrement en force sur des sujets qui impactent la vie quotidienne des camerounais», écrit Jean-Michel Nintcheu dans une chronique envoyée à la rédaction de Lebledparle.com le 20 octobre 2020.
Le gouvernement vient de surseoir au recouvrement de la taxe douanière de 33% qui devait être imputée aux utilisateurs de la téléphonie mobile et des tablettes numériques. La tentative hasardeuse de broyer le porte-monnaie des utilisateurs de la téléphonie mobile et des tablettes numériques ou électroniques est en train d’échouer.
Il s’agit d’un recul du pouvoir, d’un succès pour la mobilisation en préparation des forces progressistes de l’opposition et d’une victoire de la société civile sur cette méthode archaïque des différents gouvernements de M. Biya qui consiste à passer régulièrement en force sur des sujets qui impactent la vie quotidienne des camerounais.
En tant que député de la nation, puisqu’il s’agit d’un sursis à exécution, je resterai vigilant par rapport à la nouvelle proposition du gouvernement afin que cette disposition funeste ne soit pas réintroduite subrepticement. Il est temps de tirer le rideau sur cette farce douanière décidée par les bricoleurs du gouvernement. Je formule à cet effet le vœu que l’opposition à l’Assemblée nationale et au Sénat ne se laissent pas faire tant que cette disposition douanière de 33% infligée aux consommateurs en bout de chaîne ne sera pas retirée. Cette victoire sera incomplète tant qu’il n’y aura pas une suppression pure et simple de cette taxe dans la loi des finances de l’exercice 2021 qui sera examinée en novembre prochain.
Au demeurant, la lecture de la correspondance du Ministre d’État Secrétaire général de la présidence de la République met en lumière ce triste constat que le régime de Yaoundé est désormais et définitivement condamné avec un Président absent, un Premier ministre régulièrement désavoué, ridiculisé et sur qui le SGPR a une emprise outrageuse dans la conduite des affaires de l’État. L’initiative et la gestion de ce dossier sont également révélateurs de ce que le gouvernement a une fois de plus perdu beaucoup en terme de cohérence. Les camerounais ont ainsi pu se rendre compte de l’entêtement de certains ministres égocentriques et d’une querelle de chapelles qui se livrent une guerre pitoyable au sommet de l’État.
La principale leçon à retenir de cette reculade du pouvoir est que le refus de cette taxe qui aurait été érigée comme une norme est un énorme service rendu au Cameroun. Lorsque le combat est juste, l’unité, le rassemblement, la conjonction des forces progressistes sont au rendez-vous et que la mobilisation forte se fait ressentir, la victoire sur les forces conservatrices est possible.