Michael Phelps, roi de l’Olympe, est descendu de son trône samedi avec une 28e médaille, la 23e en or. Et il a passé le relais à Usain Bolt, « l’éclair » jamaïcain, prêt à frapper sur 100 m dimanche, pour les 10 secondes les plus attendues de ces JO de Rio.
L’adolescent inconnu des JO de Sydney est désormais le seul, l’unique, seize ans plus tard, après avoir écrasé de sa classe les bassins d’Athènes, Pékin, Londres et maintenant Rio de Janeiro.
A 31 ans, le « Kid de Baltimore » est devenu un mythe. Et avant de quitter la scène il a frappé une dernière fois, avec ses partenaires du relais américain 4 x 100 quatre nages. Pour une victoire bien sûr. Et la 1001e médaille d’or de l’histoire olympique des Etats-Unis, un symbole.
Huit médailles dont 6 en or en Grèce en 2004, 8 médailles d’or en Chine en 2008, 6 médailles dont 4 en or en Angleterre, et encore 6 dont 5 en or au Brésil: le compte est bon pour le nageur américain.
Les JO sont orphelins. La mythologie olympique voit partir son Poséidon Dieu des bassins, mais un autre Dieu a pris le relais, Zeus, « l’éclair » Bolt, prêt à lâcher la foudre lundi soir sur le stade olympique.
Le bon, la brute et le truand
Après le record du monde ahurissant vendredi de l’Ethiopienne Almaz Ayana, sur 10.000 m, amélioré de 14 secondes, 23 ans après, le sprinter jamaïcain veut signer une performance inégalée: s’imposer pour la troisième fois d’affilée sur le 100 m olympique. Avant de se lancer à l’assaut d’un triple-triple de folie, en remportant aussi le 200 m et le 4 x 100 m, comme dans le « nid d’oiseaux » de Pékin et le stade olympique de Stratford à Londres.
Sa course en série samedi a rassuré les inquiets ou inquiété ceux qui rêvent de sa défaite: 10 sec 07, en terminant en petite foulée ou presque. Le Jamaïcain a frappé les esprits.
Mais il ne sera pas seul. Un bon scénario exige des personnages : un bon, une brute et un truand. Les trois devraient être là lundi soir, avec autour de Bolt la star planétaire adorée, Yohann « The Beast » Blake, l’autre Jamaïcain tombeur de Bolt au Mondial 2011, et Justin Gatlin, l’Américain.
Gatlin, le « bad boy », ex-dopé suspendu dix ans et finalement revenu dans le circuit après avoir vu sa peine réduite à cinq ans.
Côté bleu, Jimmy Vicaut et Christophe Lemaitre se sont certes qualifiés pour les demi-finales. Mais une place en finale paraît illusoire.
Le MoBot récidive
En attendant ce grand show 100% testostérone de dimanche soir, la même longueur a été courue samedi, dans sa version au féminin. Mauvais augure pour Bolt ? C’est une Jamaïcaine certes qui s’est imposée, mais pas celle qu’on attendait: Elaine Thompson a détrôné sa compatriote Shelly-Ann Fraser-Pryce, pourtant double tenante du titre.
Mais les fauves du sprint n’ont pas été les seuls à capter la lumière samedi.
Sur 10.000 m, c’est le Britannique Mo Farah qui a rejoué son célèbre MoBot, ce M au dessus de la tête avec ses bras, à l’arrivée de ce nouveau 10.000 m victorieux. Comme à Londres en 2012.
Et du côté du tennis, l’Ecossais Andy Murray a réservé son billet pour la finale du tennis dimanche, où il défendra son titre face à l’Argentin Juan Martin Del Potro, un revenant, tombeur de Djokovic au premier tour, et de Nadal en demi-finale.
Chez les Bleus, un tireur d’élite inconnu, Jean Quiquampoix, 20 ans, s’est fait un nom, avec l’argent en tir au pistolet à 25 m, en sortant au passage le champion olympique et le N.1 mondial. Soit une 18e médaille française depuis le début de ces JO cariocas, la seule de la journée.
Déception énorme par contre pour Grégory Baugé, quatre fois champion du monde, éliminé dès les quarts de finale du tournoi de la vitesse individuelle en cyclisme sur piste. Et déception aussi chez la Team « Yavbou » du volley, championne d’Europe en titre mais menacée d’élimination après sa nouvelle défaite en poule, contre les Etats-Unis cette fois ci.