Le patron du Centre de Développement de la PME (CDPME-GICAM) a pris part du 24 au 26 mars 2022 aux Journées nationales des Diasporas africaines à Bordeaux. Lors de son intervention au cours de ces travaux, il a appelé les industriels camerounais et africains à adopter des démarches de production éco- responsables.
Dans l’interview exclusive accordée à lebledparle.com, Joël Sikam revient sur le rôle du CDPME-GICAM dans l’univers entrepreneurial africain, la question de financement des PME au Cameroun, et appelle ces dernières à s’arrimer aux normes internationales pour être plus compétitives.
Quel a été votre rôle aux Journées Nationales des Diasporas Africaines (JNDA) tenues les 24 et 26 mars derniers ?
Mon rôle à la 9e édition des JNDA 2022 à Bordeaux a été d’apporter ma contribution sur la place et l’ importance des Petites et Moyennes Industries (PMI) sur le continent. En tant que propriétaire d’une société industrielle (Fisco SARL, société spécialisée dans la production et la commercialisation des solutions de nettoyage et de produits parapharmaceutiques Ndlr), j’ai expliqué comment nous contribuons à l’économie locale, à la création de richesses et de valeurs tout en respectant les normes écologiques car le réchauffement climatique et la pollution sont au cœur des débats mondiaux de nos jours. Et force est de constater que les industriels africains trainent à s’adapter au respect des normes environnementales. J’ai donc saisi également la vitrine des JNDA pour appeler les industriels camerounais et africains à adopter des démarches de production éco-responsables. J’ai aussi expliqué pourquoi il était nécessaire d’industrialiser l’Afrique de demain et que c’était possible avec la diaspora.
Vous avez rencontré récemment le président du Groupement du Patronat Francophone. Quelle était la pertinence de cette rencontre?
Le Groupement du Patronat Francophone (GPF) est une instance Économique qui regroupe 80 pays avec plus de 300 millions d’âmes. C’est une puissance économique dont le Cameroun ne peut pas se départir. Lors de notre rencontre avec le président du GPF, Jean-Lou Blachier, nous avons échangé sur le rapprochement et adhésion du CDPME-GICAM au GPF. Le président m’a extrêmement surpris par son expérience et expertise de l’entrepreneuriat ainsi que sa connaissance de l’écosystème des entrepreneurs camerounais. La pertinence de notre rencontre tient sur les axes ci-après:
– Rapprochement avec le Patronat camerounais
– Echange sur les valeurs et les attentes des deux entités (CDPME-Gicam et GPF)
– Apport du GPF aux PME camerounaises. Pour cet axe il faut dire que l’alliance avec le GPF nous donnerait de nouveaux horizons et un accès à de nouveaux acteurs financiers établis dans les États membres du GPF. A travers cette alliance, nous avons l’opportunité d’exposer la PME à un panier plus large et plus qualifié d’investisseurs, de financiers et aussi de cabinets Conseils qui pourront booster leur robustesse.
Vous avez prescrit des démarches de production éco-responsables aux industriels africains et camerounais en particulier. Que vise cette démarche ?
La compétitivité mondiale commence par l’arrimage aux normes et standards internationaux. Pour que les PMI Camerounaises puissent placer leurs produits dans les rayons de certains marchés internationaux elles doivent s’arrimer à des normes. Une des préoccupations mondiale de nos jours est l’impact écologique. On parle de plus en plus d’économie verte ou moins polluante. Nos PME, si elles veulent exporter, devront prendre ces facteurs écologiques dans leurs procédés de production. Nos produits doivent être éco responsables. Ainsi, le Made in Africa en général ou le made in Cameroun pourra se prévaloir les mêmes caractéristiques que le made in Europe ou le made in América, sans aucune discrimination que ce soit.
Les jeunes porteurs de projets se plaignent aujourd’hui du difficile accès aux financements. Que faites-vous pour résorber cette situation ?
Le meilleur financement est le profit ou les profits faits sur les ventes. Il n’y a pas de formule miracle aux questions de financement et ceci demande l’engagement de plusieurs acteurs. Au sein du CDPME-GICAM, nous avons mis sur pied un programme d’accélération au bout duquel certains entrepreneurs seront mis en relation dans des programmes et institutions de financement.
Les PME locales éprouvent déjà des difficultés à se retrouver sur le marché de l’UE, malgré les avantages liés aux APE. Le marché Francophone serait-il plus accessible?
Je vais rappeler que le Groupement Patronal Francophone regroupe 80 pays et plus de 300 000 000 de consommateurs répartis sur la surface du Globe. Le monde est compétitif, nous n’avons pas d’autres choix que de nous adapter aux lois du marché mondial, et à la concurrence y afférente. Avec les APE qui ont été à la faveur des importations, le GPF peut être une aubaine pour soit rattraper ce retard ou alors inverser la tendance.
La diaspora camerounaise à travers le monde est demandeur de produits du terroir. J’ai la ferme conviction que nous devons y être pour mieux répondre aux besoins par exemple de cette diaspora (qui représente près de 6 millions de personnes) et en profiter pour faire découvrir aux citoyens du monde nos produits locaux.
L’Afrique a mis sur pied la Zone de Libre échange pour booster les échanges inter africain. Embrassons également le GPF à ce même titre c’est-à -dire saisir les opportunités que la Francophonie nous offre au-delà des frontières Africaines.
Que doit savoir le Camerounais lambda sur le Centre de Développement de la PME (CDPME-Gicam)?
Le CDPME-GICAM a été créé et pensé par les pères ou aînés du monde des affaires pour répondre à un vide et à un besoin criard des PMI/PME de petites tailles sur leur place et rôle au sein du Patronat. Réputé pour être élitiste et réservé aux multinationales, le Gicam en mettant sur pied le CDPME voulait répondre aux besoins des TPE et P.E, bref de la PME. Il permet aux PME d’adhérer au Gicam avec des frais d’adhésion réduits. Il offre aux PME la possibilité de réseauter avec les Grandes Entreprises ainsi que les autres grands décideurs … Il propose des formations diverses et variées qui permettent aux PME d’optimiser leurs processus et d’être plus compétitives.