Le natif de Limbe Claude Maka Kum est devenu par la force des évènements un footballeur de l’équipe nationale du Kirghizistan. Au cours d’une interview accordée à Jeune-Afrique, il est revenu sur les facteurs qui ont influencé ce choix ainsi que son parcours assez difficile dans le milieu footballistique.
Comme la plupart des jeunes qui caressent le rêve de devenir un jour footballeur professionnel, Claude Kama Kum vient d’un milieu difficile et son parcours n’aura pas été un long fleuve tranquille.
«Je viens d’une famille de classe moyenne. J’ai décidé d’arrêter mes études pour pratiquer le football quand j’ai vu que beaucoup d’amis avaient pu quitter le Cameroun alors qu’ils étaient moins bons que moi. Ça m’embêtait, mais je m’étais juré de ne jamais payer pour aller jouer à l’étranger : si un club s’intéressait à moi, c’est lui qui devait s’occuper de tout. Puis j’ai fini par tomber dans le piège. Vers mes 20 ans, peu de temps après le décès de mon père, un cousin m’a appelé pour me proposer de le rejoindre en Russie, où il disait jouer au foot», narre-t-il.
À la suite de son passage en Russie, Maka Kum s’envole pour la Suisse où il évolue pour plusieurs clubs dont le FC Lausanne. C’est lorsqu’il évoluait dans ce championnat que les autorités du football camerounaises se rapprocheront de lui pour une possible convocation en sélection nationale. Un honneur qui va très vite se substituer en désillusion.
«Le Cameroun m’avait approché. Pas pour mes qualités, hein, mais je vais vous expliquer comment ça se passe. Ils se renseignent sur tous les joueurs qui évoluent en première division en Europe. Ils voient passer mon nom et ils me contactent pour me proposer d’être sélectionné avec l’équipe A. Evidemment, je suis intéressé. Quel honneur! Et très vite dans la conversation, il apparaît que je dois payer 8 millions de francs CFA (environ 13’000 francs suisses) pour y aller», relate le milieu de terrain qui se résoudra finalement à porter le maillot du Kirghizistan. «Je leur réponds que j’ai une équipe nationale prête à m’avoir gratuitement. J’étais déçu par ces combines, je ne savais pas que ça marchait comme ça. J’ai donc joué pour le Kirghizistan, qui cherchait des joueurs», déclare-t-il à nos confrères de Jeune-Afrique.