Aissa Doumara Ngatansou, militante camerounaise contre les mariages forcés, a reçu ce vendredi 08 mars 2019 le premier prix Simone Veil de la République française, des mains du président Français Emmanuel Macron, a appris Lebledparle.com de Franceinfo.
Ce prix récompense « des actions partout dans le monde en faveur des droits des femmes », apprend-on également du site qui cite Marlène Schiappa qui a annoncé le 05 mars dernier devant les députés Français, la création de ce prix Simone Veil qui « sera remis pour la première fois cette année » dans le cadre de la « diplomatie féministe » de la France « contre les violences sexistes et sexuelles, l’excision, les mariages forcés, pour l’accès à l’éducation des filles et des garçons, pour l’émancipation économique des femmes »
« Votre combat et votre personnalité, aujourd’hui reconnue, est pour nous tous un exemple », a adressé Emmanuel Macron au Palais de L’Elysée où étaient présents la famille de Simone Veil, de la secrétaire d’État, du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et de son homologue en charge des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, à Aissa Doumara Ngatansou. Il lui a remis une somme de 100.000 euros pour « soutenir concrètement des initiatives mondiales pour les droits des femmes. »
Qui est Aissa Doumara Ngatansou ?
Âgée de 46 ans, cette mère de trois enfants cofonde en 1996 une antenne de l’Association de lutte contre les violences faites aux femmes dans la ville de Maroua. Elle-même victime de mariage forcé alors qu’elle était adolescente, Aissa Doumara vient depuis lors en aide aux survivantes et lutte contre les mariages précoces, « J’ai perdu ma mère quand j’avais 11 ans, et dès que j’ai eu 15 ans, mon père et sa famille ont décidé de me marier à un homme de leur choix, sans mon consentement. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que je devais faire quelque chose pour moi-même. La discrimination, telle que je l’ai vécue, m’a poussée à devenir l’activiste que je suis aujourd’hui » confiait-elle l’an dernier à l’ONU.
Son association est également venu en aide aux jeunes filles victimes de l’insurrection de Boko Haram à qui elle a d’ailleurs tenu à rendre hommage dans son discours de remerciements.
En effet, les exactions du groupe terroriste sont intrinsèquement liées à son travail, « Le mariage des enfants et le viol des jeunes filles restent des pratiques courantes dans notre société, et l’insurrection de Boko Haram n’a fait qu’aggraver la situation. Elle est la cause de déplacements massifs de populations dans la région, ainsi que de l’augmentation de la pauvreté et du taux d’abandon scolaire chez les jeunes filles. On assiste aussi à une recrudescence des viols et enlèvements de jeunes filles perpétrés par ce groupe terroriste. C’est ce qui a poussé de nombreux parents à marier leurs filles à un plus jeune âge », n’hésite pas à déclarer cette femme courageuse grâce à qui de nombreux enfants ont pu être sauvées.
Texte portrait tiré du site « auféminin »