Les internautes africains ne sont pas respectés par les dirigeants africains, selon Julie Owono, responsable Afrique de l’ONG internet sans frontière.
Julie Owono est une jeune camerounaise, âgée de 30 ans, responsable Afrique de l’ONG internet sans frontière qui lutte contre « la surveillance incontrôlée des réseaux en Afrique ». En fin novembre 2016, elle a dénoncé l’absence de protection des internautes africains. Pour elle, « les dirigeants africains sont obsédés par la surveillance de leurs peuples et la possibilité d’un printemps arabe dans leurs pays. A tel point qu’ils mettent totalement de coté la question de la sécurité des données privées », a-t-elle affirmé à Jeune Afrique. La conséquence de cette absence de sécurité est le piratage des données par les Hacker, « n’importe quel hacker pourrait s’amuser avec les données des internautes », ajoute-t-elle.
Cette déclaration, a été confirmé neuf jour après. Le journal Le Monde, grâce aux documents livrés par Edward Snowden, a révélé la surveillance quasi systématique des Chefs d’Etats, ministres et hommes d’affaires de plus de 20 pays d’Afrique selon le GCHQ, services de renseignements britanniques.
Depuis les révélations d’Edward Snowden, en 2013 sur la surveillance des masses par la National Sécurity Agency (NSA), elle a compris que son combat ne doit pas s’arrêter à la liberté d’expression, mais également à la protection de la vie privée. « Depuis plusieurs années, des Etats africains font appel à des entreprises occidentales pour surveiller leurs citoyens », a expliqué la militante.
Cette avocate et fille de diplomate, a commencé son combat pour la défense des droits sur internet en 2010, au sein du réseau international des bloggeurs Global Voices. Et en tant que bloggeuse, elle a écrit pour les plus grands journaux : The Economist, aljazeera.com et Quartz.