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Justice/Affaire UPC contre MINAT: La Cour Suprême embrouille Baleguel Nkot

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Un arrêt de la cour suprême fortement médiatisé ces derniers temps indique que la justice a débouté le Minat dans une affaire où il avait imposé Bapooh comme seul interlocuteur de l’Upc en 2018. Une victoire pour rien. Parce que arrivant trop tard.

Depuis la semaine dernière, les partisans de Baleguel Nkot, secrétaire général de l’une des factions de l’Upc sont en train de rire jaune. La Chambre administrative de la Cour suprême leur a donné raison dans une affaire qui n’a plus aucune valeur. Pour comprendre cette affaire, il faut remonter en 2018, à la veille de l’élection présidentielle. Dans ses manœuvres, le Minat encourage certains partis politiques à élargir les rangs de la majorité présidentielle dans un groupe qui s’appelle le G20. Il force la main à certains partis de cette nouvelle coalition en désignant leurs dirigeants depuis son bureau. Comme on peut le voir sur le document ci-contre, le 17 juillet 2018, il signe la lettre n°0032/L/Minat/Cab aux gouverneurs de région ayant pour objet « situation au sein de certains partis politiques ». Et le ministre Paul Atanga Nji d’écrire : « Faisant suite à la persistance de conflits internes au sein de certains partis politiques, j’ai l’honneur de vous faire connaître que seuls les leaders ci-après désignés sont habilités à représenter leurs formations politiques respectives. Il s’agit de :

1- Union des Populations du Cameroun (UPC), Secrétaire Général : Monsieur Bapooh Lipot Robert ;

2- Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie (MANIDEM), Président du Comité de Direction Monsieur Ekanè  Anicet.

3- Cameroon People’s Party (CPP), Président National : Monsieur Tita Samuel Fon.

Vous voudrez bien, par conséquent, vous en tenir scrupuleusement au respect desdites prescriptions, en veillant notamment à ce qu’aucune autorisation de quelque nature que ce soit ne soit délivrée à un autre responsable se réclamant de l’une des formations politiques susmentionnées./-»

Lettre signée de Atanga Nji Paul avec ampliation au SG/PR et au SG/PM

Sans surprise, 3 jours après cette lettre du Minat, le leader de l’Upc ainsi adoubé se retrouve dans une coalition qui appelle à soutenir le candidat Paul Biya. On y retrouve le Paddec de Me Momo Jean de Dieu, le parti de Banda Kani, le Cpp de Tita Samuel Fon et bien d’autres comparses. Même si le président sortant et éternel candidat du Rdpc est mis en difficulté dans son fief du Nyong et kellé, Robert Bapooh Lipot sera récompensé plus tard de ce soutien en se faisant nommer Président du Conseil d’Administration de la Société de Recouvrement des Créances (SRC). C’est moins que le poste de ministre délégué offert à Momo Jean de Dieu pour la même besogne mais c’est mieux que zéro. Nous avons sauté une étape !

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Dès le lendemain de la publication de cette note du ministre de l’administration territoriale aux gouverneurs de région, les partis concernés attaquent la décision. Le Cpp gagne son procès. A l’Upc, les choses sont plus compliquées. Ce parti en 2018 a incontestablement pour  leader le Dr. Baleguel Nkot Pierre, fortement légitimé par un congrès fin 2017. Après avoir été reçu par le Ministre Atanga Nji qui lui remet 400.000 FCFA (l’aveu a été fait par Baleguel himself en mondovision lors d’une audience du Contentieux électorale) celui qui a tous les attributs légaux et légitimes en ce moment, retire sa plainte. Il découvre qu’il a été roulé dans la farine lors des élections locales de 2020, lorsque Elecam rejette toutes les listes qu’il a signées pour « double investiture ». Concrètement, selon le Minat, Baleguel est secrétaire général de l’Upc, mais en même temps Bapooh Lipot Robert l’est aussi selon lui ! Elecam et la justice qui n’arrivent pas à démêler cet écheveau au sein de l’Upc, décident alors de disqualifier toutes les listes de l’Upc là où elle peut faire un bon score. C’est en toute conséquence que Baleguel relance finalement sa plainte contre le Minat en 2020 après cette bévue qui a fait perdre à l’Upc tout espoir d’élus locaux et nationaux. Il gagne en première instance. Le Minat fait appel tandis que dans le même temps Bapooh Lipot Robert s’invite dans la procédure en « intervention volontaire ». La décision finale est celle qui anime certaines chaumières depuis la semaine dernière. C’est l’arrêt n° 192/ QD/2022 du 12 octobre 2022 jugeant de l’affaire Etat du Cameroun (Minat) C/ Union des Populations du Cameroun (UPC) Baleguel Nkot Pierre. Dans cet arrêt, le Minat est débouté. Bapooh Lipot est désavoué. Baleguel Nkot est bel et bien le secrétaire général de l’Upc arbitrairement dépossédé de sa qualité au moment où cette note du ministre a été servie aux gouverneurs de région. C’était en 2018. Est-ce toujours valable en 2022 ? C’est ici qu’il faut repartir au tribunal après avoir sollicité à nouveau l’éclairage du … Minat.

IMBROGLIO

Lorsque cette affaire survient en 2018, Baleguel Nkot est sans conteste le secrétaire général de l’Upc. Il avait été élu l’année précédente pour un mandat de 3 ans réputé s’achever en octobre 2020. Il prendra du temps pour repartir devant les militants de son parti dans les fins de se légitimer à nouveau. Temps pris par certains desdits camarades pour lancer une fronde dite des « pétitionnaires » contre son autorité, laquelle fronde est justifiée par l’exclusion de l’Upc de toutes les assemblées locales et nationales pendant son mandat. Quand Baleguel Nkot décide enfin d’organiser un congrès pour se faire reconduire le 11 septembre 2021 à Yaoundé, il est dans les faits pris de vitesse par les « pétitionnaires » qui ont organisé leur congrès la veille 10 septembre 2021 à Bandenkop. Congrès qui porte Henriette Ekwè et Michel Eclador Pekoua aux commandes du parti. Les deux congrès déposent leurs résolutions au Minat quelques jours après. Le Minat les reçoit et ne délivrent la prise d’acte à personne. Un an après, le silence est toujours de rigueur auprès de la cellule juridique du Minat qui étudie qui du congrès de Yaoundé ou de Bandenkop mérite d’avoir la légalité avec lui. Pour ne pas simplifier les choses, certains des camarades avec qui Baleguel avait décidé d’organiser le congrès du 11 septembre 2021 se sont rétractés en chemin et ont trainé en justice leur ancien compagnon Baleguel Nkot qu’ils accusent de dol. Ils ont demandé en conséquence à la justice d’annuler son congrès du 11 septembre 2021. Ce qui a été fait. Le tribunal de première instance de Yaoundé Centre Administratif a signé l’ordonnance n° 0463/C/HH du 14 juin 2022, dans laquelle le juge suspend en effet les « décisions du Congrès de l’Union des Populations du Cameroun tenu par le défendeur (ndlr Baleguel Nkot) les 11 et 12 septembre 2021au palais des congrès de Yaoundé ».

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Comme on peut le voir, l’imbroglio est total. Si Baleguel Nkot était en toute assurance le Secrétaire Général de l’Upc en 2018 comme la Cour suprême vient de le confirmer, quid de son statut en 2022 ? L’affaire est encore pendante devant les tribunaux, puisqu’il a fait appel du désaveu matérialisé par l’ordonnance du 14 juin 2022 du Tribunal de Première Instance de Yaoundé Centre Administratif. On imagine bien que pour se faire sa religion, le juge en appel et même à la Cour suprême, va devoir faire recours une fois encore au … Minat pour son éclairage. Ce qui suppose en vrai que Baleguel Nkot et ses partisans ne sont pas encore sortis du labyrinthe.  Et partant de là, l’Upc n’a certainement pas fini d’alimenter les chroniques judiciaires.

Noël NGAHANE


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