Condamné en avril 2016 par le Tribunal criminel spécial à une double peine d’emprisonnement à vie et pour « détournements dans l’affaire Cameroon Airlines », Yves Michel Fotso s’est exprimé devant la chambre spécialisée de la Cour suprême le 25 juin 2019 à Yaoundé, a appris Lebledparle .com.
La quintessence de la déclaration de Monsieur Yves Michel Fotso, l’ex directeur général de la Camairco, à la Cour suprême ce mardi 25 juin 2019 est contenue dans le Trihebdomadaire Essingan dans son édition du Vendredi 28 juin 2019.
Lorsqu’il est conduit à la Cour suprême ce mardi 25 juin 2019, Yves Michel Fotso est un homme que le journal de Marie Robert Eloundou décrit comme « amaigri, pale, la démarche mal assurée et à la voix tremblante, c’est un homme méconnaissable, défiguré, épinglé par trois perfusions, rongé par une longue maladie, assisté d’un médecin urgentiste ».
Le journal indique que l’inculpé a suivi bouche bée « la sentence de la chambre spécialisée de la cour suprême rejetant son pourvoi en cassation, la même qui le condamne à payer deux millions d’amende ».
C’est ainsi l’ancien directeur général de la Camairco a vu son espoir de recouvrer sa liberté et aller suivre les soins intensifs brisé.
Pendant son audience, le prisonnier a utilisé les mots qu’il fallait pour exprimer les sentiments qui l’animent en toute sincérité. L’on peut lire dans ses propos, le sentiment global d’un homme victime de l’injustice « tant de haines, de violence et surtout de violations non pas d’une, mais de toutes les règles de droit et de valeur humaine », relaie le journal Essingan.
Selon nos confrères, l’administrateur ne cache pas la source de ses malheurs, de la haine qui est celle : « d’un patriote et humaniste, que la haine et la jalousie à propos de ses succès associés à son sens de partage, ont conduits certains Camerounais puissants et haut placés dans la hiérarchie de l’Etat » à lui nuire.
Dans les colonnes d’Essingan, Yves Michèle Fotso ne va pas sans rappeler les loyaux services rendus à son pays : « On a oublié qu’à à ma nomination en 2000, j’ai trouvé la Cameroon Airlines littéralement et financièrement à terre, en totale cessation de paiement. Aujourd’hui nous feignons tous de l’oublier. Oui on a oublié que quand j’y débarquais, aucun investisseur au monde ne pouvait se risquer à mettre un seul de nos francs Cfa dans cette entreprise. On a oublié que le personnel avait trois mois d’arriérés de salaire, que les avions étaient immobilisés faute de paiement des loyers ou des frais de maintenance. On a oublié que l’Etat lui-même qui avait contribué en partie à sa quasi-faillite, n’avait pas les moyens de faire quoi que ce soit pour cette entreprise, qui était présentée comme un des meilleurs symboles de notre fierté nationale », se souvient-il amèrement.