Après sa sortie au sujet la crise anglophone au cours au Cameroun à l’université Georges Washington aux États-Unis, la présidente du Cameroon People’s Party et leader du mouvement « Stand up for Cameroon », Edith Kah Walla s’est à nouveau confiée à la presse pour réitérer son point de vue.
Dans interview accordée depuis les États-Unis à Matinale Info, une émission diffusée sur la radio Kalak FM, une chaine urbaine émettant à Yaoundé ce jeudi 25 avril 2019, la présidente du CPP a réaffirmé sa position. Une position très critiquée par les partisans de « l’Amazonie ».
« Il y a un problème anglophone au Cameroun, il y a une marginalisation des anglophones… Nous, notre position a toujours été que, nous devons absolument lutter pour les droits des anglophones, nous devons absolument lutter contre le régime Biya et arriver à une transition politique qui va nous permettre de dialoguer sur le Cameroun, sur l’identité camerounaise, sur le problème anglophone et sur les problèmes qui minent les 10 régions du Cameroun », soutient l’ancienne candidate à la présidentielle de 2011.
Kah Wallah milite pour sa part à une lutte pacifique : « Nous estimons que cette lutte doit absolument être non-violente. Nous estimons que nous devons mener cette lutte ensemble en tant que Camerounais, les anglophones et les francophones et nous estimons qu’il ne faut absolument pas mener cette lutte en commettant les mêmes tares que nous reprochons au régime Biya. Il ne faut pas mener cette lutte en mentant à la population, il ne faut mener cette lutte sans donner de l’éducation politique à la population. Il faut mener cette lutte en amenant la population à connaitre ses droits, à comprendre son droit à revendiquer, à mener des actions non violentes jusqu’à l’obtention d’un changement pour le Cameroun ».
La présidente du CPP crois que « Nous sommes arrivés à un stade dans cette crise ou il est important d’avouer que, le gouvernement de son côté, et c’était tout à fait prévisible, ne sait utiliser que la force, ne sait utiliser que la violence. Et cette violence-là ne marche pas. Et de l’autre part, les Amazoniens eux aussi semblent être portés sur la violence. Et cette violence non plus ne porte pas. Les ambazoniens n’ont pas réussi à stopper le gouvernement au contraire, le gouvernement à intensifier sa violence », affirme-t-elle.
Aujourd’hui pour la sortie de crise, Edith Kah Walla pense que ce sont les Camerounais pris entre les deux forces extrêmes qui devraient agir : « C’est nous qui sommes au milieu, qui devons-nous lever. Nous au niveau du Front citoyen, nous avons commencé ce que nous avons appelé les “conversations camerounaises”, pour pouvoir comprendre quel est le problème et comment nous pouvons faire pour pouvoir revivre ensemble. C’est nous les Camerounais qui devons donner la direction à prendre et si nous pensons que cette direction c’est le dialogue, nous devons nous lever, nous devons revendiquer ce dialogue jusqu’à ce que ce dialogue se tienne ».
Si elle accuse le régime Biya d’être à l’origine de ce conflit armé, la femme politique estime que « les ambazoniens devraient déposer les armes parce que leur population est en train d’être tuée… c’est le gouvernement Biya qui a tué en premier dans cette crise, c’est le gouvernement Biya qui aujourd’hui brule et tue les Camerounais du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, il ne faut pas confondre ni les faits ni les responsabilités. Il est important qu’on passe à la table du dialogue… quand une stratégie ne marche pas, on s’assoit, on analyse on évalue et on dit, on peut essayer autre chose », précise -t-elle.