La journaliste d’Equinoxe reagit alors que les riz à polémique, Bröli et Armanti, ont finalement reçu le certificat de conformité de l’ANOR. Si le Mincommerce recommande la vigilance, de son côté, dans une lettre ouverte à l’exportateur de ces deux marques de riz, Kate Djiaha évoque les risques de la disparition de ces produits.
Lettre ouverte au PDG de Africa food distribution ( Broli, Armanti)
Bonjour très monsieur (désolée de pas utiliser les formules d’usage, j’ai jamais écrit à un pdg avant vous) j’ai suivi avec beaucoup d’intérêt la sortie du ministre du commerce qui hier au cours de la réunion tenue à Yaoundé annonçait que vos différents riz étaient d’excellente qualité. Je vous en félicite. On a aussi annoncé dans la foulée que vous aviez porté plainte contre l’homme politique ainsi qu’à Delor Magellan de la ligue camerounaise des consommateurs pour diffamation. Mais contrairement à ce qu’on vous fait croire, ces actions plutôt que « laver » l’image de votre riz pourraient avoir l’effet inverse parce qu’en agissant comme vous venez de le faire:
Vous risquerez de perdre tous vos consommateurs. Car s’il n’y a pas enquête et publication des résultats, le doute persistera et beaucoup ne courront plus le risque d’acheter vos produits (moi qui suis une fidèle consommatrice de la marque broli, placée en tête de liste)
Jamais vous ne saurez s’il existe en parallèle un réseau de distribution d’un riz de mauvaise qualité qu’on fait passer pour le vôtre sur le marché. Si on est d’accord qu’il ne peut pas exister de plastique dans du riz, il faut tout de moins avouer qu’il y a un riz de qualité douteuse qui circule dans des emballages estampillés broli. (C’est la marque que nous avons testé) En vous comportant comme vous le faites, vous ne saurez JAMAIS qui vous fait concurrence.
Vous continuerez d’enrichir les concurrents et fermerez. Allez-vous documenter sur la mort programmée des yaourts Malako et Lactis. Vous comprendrez que vos propres commerciaux peuvent être vos premiers concurrents car oui, des commerciaux véreux possèdent souvent leurs propres usines de fabrication en parallèle de celles des personnes pour qui ils bossent, et se servent du nom de la structure pour écouler le produit en toute quiétude.
Je vous conseille en somme, du haut de ma petite expérience
De créer un numéro vert pour permettre aux consommateurs de se plaindre sans plus utiliser le canal des réseaux sociaux.
De mener une enquête au sein de votre entreprise parce qu’il y a forcément des complicités en interne.
De retourner dans les marchés prendre les échantillons du dernier stock de riz écoulé afin de les analyser.
Et enfin de mettre sur pied une excellente stratégie communicationnelle pour la gestion de cette crise parce que jusqu’ici, tout se fait un peu à tâtons
Cordialement, Kate Djiaha
J’aimerais savoir si on recrute du côté de Yaoundé s’il vous plaît