Cette décision a été rendue publique le 30 mars 2021, dans un communiqué du directeur de l’hôpital Laquintinie de Douala, le Pr Noël Emmanuel Essomba.
En effet, suite à la multiplication des agressions dont sont victimes les équipes soignantes de cette formation sanitaire de référence au Cameroun, Noël Emmanuel Essomba entend instaurer la Loi du talion. « Toute action de violence à l’endroit du personnel sera désormais sanctionnée par une tolérance zéro. À cet effet, tout contrevenant se verra trainé devant les juridictions compétentes », alerte-t-il dans un communiqué publié mardi 30 mars.
La décision du directeur de Laquintinie vient relancer le débat sur la recrudescence des agressions dans des hôpitaux. En 2019, l’Ordre national des médecins du Cameroun (ONMC) s’inquiétait, dans un communiqué, de « la forte récurrence des actes d’agression » sur les médecins en exercice sur leurs lieux de travail.
L’ ONMC réclamait que de tels actes fassent désormais l’objet d’une « répression implacable ».
La sortie de l’ ONMC intervenait à la suite de l’agression d’un médecin dans la nuit du 3 au 4 novembre 2019 à l’hôpital de district d’Efoulan, à Yaoundé.
La praticienne, Dr Cécile Koumou, avait été pourchassée et tabassée par des proches d’un patient qui exigeaient la prise en charge immédiate de leur malade. Elle s’en était sortie avec des lésions physiques, notamment une luxation de l’épaule.
Ses collègues avaient manifesté dans la rue pour dénoncer cette agression et appelé les autorités à prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du personnel de santé sur son lieu de service.
La loi en la matière…
L’article 156 de la loi du 12 juin 1967 portant code pénal punit d’un emprisonnement d’un à trois ans et d’une amende de 5 000 à 100 000 FCFA celui qui commet des violences ou voies de fait contre un fonctionnaire.
La peine est un emprisonnement de cinq à dix ans et une amende de 20 000 à 500 000 FCFA si les violences et voies de fait sont préméditées ou si elles entraînent, même non intentionnellement, des blessures.
Si les violences et voies de fait entraînent non intentionnellement la mort, la peine d’emprisonnement est à vie. Et si les violences et voies de fait sont commises avec l’intention de donner la mort, le coupable est puni de mort.