L’ex ministre camerounais des Finances était devant les juges du Tribunal Criminel Spécial (TCS) le 9 mars 2022, dans le cadre de « l’affaire ministère public, ministère des Finances, CRTV contre Amadou Vamoulké, Polycarpe Abah Abah et Antoinette Essomba » et y a tenu ces propos.
Polycarpe Abah Abah ne réside pas en prison comme la plupart des détenus. « Je vis au Secrétariat d’Etat à la défense, où je suis actuellement détenu », a-t-il ironisé en répondant à une question d’un des juges Le Jour de ce vendredi 11 mars 2022.
« Ma nomination intervient dans un contexte économique et budgétaire des plus préoccupants, pour utiliser un euphémisme. En effet, le Cameroun venait de rater l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative Ppte tant espérée par le peuple. Cet échec a eu comme conséquence la quasi rupture de nos relations financières avec nos principaux partenaires au développement, notamment le Fmi, la banque mondiale, la Banque islamique de développement, l’Union européenne… Les perspectives de croissance durable et de réduction de la pauvreté au Cameroun avaient été assombries par les résultats budgétaires au plan financier. Le Cameroun était dans une situation de faillite avec une dette extérieure et intérieure astronomique » a déclaré Polycarpe Abah Abah.
Le natif de Nsimi par Zoétéle se targue d’avoir réalisé des prouesses durant sa fonction de ministre. « Ceux qui m’ont remplacé ont réintroduit les milliers d’agents fictifs dans le fichier augmentant ainsi la masse salariale de l’Etat », regrette-t-il, convaincu d’avoir servi dignement son pays, mais détenu dans des conditions qu’il estime injustes.