Le prix Femina 2013 a été attribué mercredi à la Camerounaise Leonora Miano pour « La saison de l’ombre » (Grasset) un de ses roman.
Le Femina du meilleur roman étranger a été décerné au romancier américain Richard Ford pour « Canada » (L’Olivier), un roman sur la fin de l’innocence et la jeunesse perdue. Le prix Femina de l’Essai a été attribué à Jean-Paul et Raphaël Enthoven pour le « Dictionnaire amoureux de Proust » (Plon/Grasset). Avec « La saison de l’ombre », son septième roman, Léonora Miano, embarquée malgré elle dans la sombre aventure de la traite négrière. Elle décrit l’effondrement des repères et fait entendre la voix de ceux qui sont restés en Afrique, revendiquant un texte « africo-centré ». « C’est un grand roman avec un souffle romanesque captivant. Nous avons affaire à un grand écrivain. Elle a l’avenir pour elle », a dit Diane de Margerie, présidente du jury. La romancière Benoite Groult, 93 ans, a annoncé sa démission du jury du prix Fémina pour des raisons personnelles. « Je lis moins… et je n’habite plus à Paris », a-t-elle dit.
Léonora Miano est née en 1973 à Douala, au Cameroun. C’est dans cette ville qu’elle passe son enfance et son adolescence, avant de s’envoler pour la France en 1991, afin d’y entamer des études universitaires. La littérature de Léonora Miano est travaillée par des thématiques liées aux expériences subsahariennes et afrodescendantes. A travers des personnages dont elle souhaite faire saillir l’individualité, l’auteur interroge l’impact de la grande histoire sur la petite. Pour Léonora Miano, il est primordial de s’intéresser à l’intimité de populations souvent envisagées de l’extérieur, vues essentiellement par le biais du phénotype ou du mouvement. Son œuvre, constituée à ce jour de six romans, deux recueils de textes courts, un texte théâtral et un recueil de conférences, vise également à resituer les peuples subsahariens et afrodescendants dans la globalité de l’expérience humaine. Chacun peut s’identifier aux tribulations intimes de ses personnages, s’approprier leur voix. Dans cette optique, Léonora Miano a écrit un répertoire de chansons en français, intitulé Sankofa Cry, dans lequel elle explore les émotions des premiers subsahariens déportés pendant la Traite transatlatique. L’axe émotionnel choisi pour ces chansons qu’elle interprète elle-même, restitue leur humanité aux déportés, et inclut l’auditeur, d’où qu’il vienne, dans un moment particulier de l’histoire humaine.
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