Dans un contexte où discours de haine et des publications à caractère xénophobe font la une des réseaux sociaux, le chef de l’Etat, Paul Biya, a ordonné un nouveau déploiement à la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme (CNPBM) que préside l’ancien Premier ministre, Peter Mafany Munsonge.
Sur une durée de 3 mois, la CNPBM va étaler, dans les 10 régions du Cameroun, son plan de lutte contre la haine et la xénophobie. L’objectif étant notamment de procéder aux campagnes de sensibilisation et au rappel de la réglementation internationale et nationale réprimant ses phénomènes.
« Le discours de haine et la xénophobie fragilisent l’unité nationale, le vivre ensemble, la cohésion sociale, l’intégration nationale, la paix durable et la stabilité sociale », a rappelé Peter Mafany Musonge, au cours d’un échange avec la presse le 5 mars 2021, martelant que ces cancers sociaux « structurent les replis identitaires et concourent au dénigrement et au rejet de l’autre. Le discours de haine contribue à l’exacerbation ainsi qu’à l’instrumentalisation de nos différences ».
Des sanctions prévues pour des contrevenants…
La mise en œuvre de cette stratégie fera intervenir des acteurs de la société civile, des journalistes, des opérateurs téléphoniques, l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication, la Commission des droits de l’homme du Cameroun, le Conseil national de la communication voire l’Agence de régulation des télécommunications.
Toufois, rappelle Peter Mafany Musonge, cette croisade ne signifie nullement « entrave à la liberté d’expression, qui n’est pertinente que dans le strict respect des lois et des règlements de la République ».
Il indique dans cette optique que le discours haineux renvoie à toute incitation à la discrimination, au harcèlement, à la menace ou violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe en raison de leur origine, sexe, appartenance à une tribu, une ethnie, une race ou une religion.
La loi camerounaise réserve de lourdes amendes et des peines d’emprisonnement à quiconque suscite la haine ou le mépris par voie de presse, de radio, de télévision, de réseaux sociaux ou tout autre moyen d’atteindre le public.
Le code pénal prévoit des peines sévères si l’auteur du discours de haine est un fonctionnaire, un responsable de formation politique, de média, d’une organisation non gouvernementale ou d’une institution religieuse.
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