Le groupe France Médias Monde a dénoncé, jeudi 3 août, l’interruption de la diffusion des programmes de RFI et France 24 au Niger, « une décision prise hors de tout cadre conventionnel et légal » une semaine après le coup d’Etat, selon un communiqué. La décision des autorités « prive un peu plus encore dans la région les citoyens de leur accès à une information libre, indépendante et vérifiée », regrette le groupe public, qui a déjà « subi la censure au Mali et au Burkina Faso ces derniers mois ».
« Des violations graves des libertés fondamentales »
En réaction, la France « condamne très fermement » ces interruptions, selon l’agence Reuters. « La France réaffirme son engagement constant et déterminé en faveur de la liberté de la presse, de la liberté d’expression et de la protection des journalistes et de tous ceux dont l’expression concourt à une information libre et plurielle et au débat public, partout dans le monde », a déclaré la diplomatie française.
« Après avoir pris en otage le président élu de la République du Niger, ils se livrent à une campagne d’arrestations arbitraires contre les représentants démocratiques », affirme le Quai d’Orsay dans ce communiqué, ajoutant : « La France condamne ces violations graves des libertés fondamentales ».
Depuis le coup d’Etat du 26 juillet qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, séquestré depuis huit jours, les relations avec Paris se sont dégradées. Des incidents dimanche lors d’une manifestation devant l’ambassade de France ont entraîné l’évacuation de plus de 500 Français. Depuis le coup d’Etat, de nombreux manifestants nigériens se montrent hostile envers la présence française dans le pays.