Le monument de la chanson camerounaise qu’on surnommait affectueusement « Desto » est passé de vie à trépas ce mercredi 4 août 2021 à l’âge de 70 ans.
L’artiste Nkotti François n’est plus. Véritable mythe de la musique camerounaise, il a rendu l’âme ce mercredi 4 août 2021 à l’hôpital général de Douala dans la capitale économique camerounaise des suites de maladie, a appris Lebledparle.com de sources concordantes.
La légende du Makossa, ce rythme originaire de la région du Littoral du Cameroun, et qui a fait danser l’Afrique entière durant les décennies 70, 80 et 90, a rangé son micro à l’âge de 70 ans.
Les legs de Nkotti François
L’initiateur du célèbre concours de la chanson devenu « Mutzig stars » laisse l’univers artistique camerounais, orphelin d’un patriarche qui a fait flotter le Makossa au firmament.
« Après les Black Styl, j’ai continué à faire beaucoup de choses dans le domaine de la culture. J’ai parrainé de jeunes artistes. Je peux citer par exemple le feu Hoïgen Ekwalla, qui était un de mes poulains. C’est moi qui l’ai emmené en France en 1982, l’année où j’ai sorti « Retraite a mbamba ». Il y a l’artiste Salle John qui est bien sûr mon aîné, mais je suis son parrain dans la musique. C’est moi qui l’ai amené à faire professionnellement de la musique. J’ai fait enregistrer ses premiers morceaux, ses premiers disques, j’ai trouvé des producteurs pour lui, j’ai fait enregistrer ses musiques par l’orchestre Black Styl et quand il a commencé à avoir un nom, je lui ai dit qu’il pouvait voler de ses propres ailes. Belka Tobis, c’est à travers moi qu’il est artiste, il le dit à qui veut l’entendre. Ils sont très nombreux », indiquait Nkotti François à propos de son héritage dans une interview relayée par Cameroon Tribune en mars dernier.
Nkotti est allé au-delà de la musique en oeuvrant dans le social. «J’ai été maire de la commune de Bonaléa (département du Moungo, région du Littoral) pendant onze ans. J’ai un bilan élogieux. J’ai construit des écoles, des centres de santé, des ponts. J’ai trouvé un compte administratif à cette époque qui était de 25 millions F et un budget de moins de 60 millions F, mais je l’ai relevé. Au moment où je partais, le compte administratif était à plus de 300 millions F. Je pense vraiment avoir beaucoup fait pour le Cameroun », avait-il déclaré au quotidien national.
Dernier hommage manqué
L’histoire retiendra que Nkotti François n’aura pas finalement effectué sa dernière communion avec le public de Yaoundé le 26 mars 2021 à l’occasion de son 50è anniversaire de carrière musicale. En effet, le sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé II avait interdit ledit évènement en raison d’un risque de propagation de Covid-19. Il n’y aura plus de seconde chance. Le natif de Bonaléa dans le Moungo a pour l’éternité, emprunté le chemin de non-retour.