La communauté éducative est désormais fixée : les cours en mode mi-temps sont validés dès la rentrée scolaire 2020/2021. L’annonce est du ministre des Enseignements secondaires (Minesec), Pr Pauline Nalova Lyonga. C’était le 23 septembre dernier à Yaoundé, au cours de la cérémonie de la rentrée pédagogique solennelle couplée au lancement de l’année scolaire 2020/2021. Dans une publication sur Facebook, le Dr Albert Zé, expert et chercheur en économie de la santé se prononce dessus et estime que cette décision est inappropriée.
L’école est le secteur ayant subi les plus grands effets néfastes de la crise sanitaire à coronavirus. Dans le cadre de la riposte camerounaise, les vacances pour les enfants hors classes d’examen ont duré environ 7 mois pour des mesures de sécurité et de protection sanitaires des écoliers.
A cet effet, la reprise des classes fixée au 5 octobre 2020 est conditionnée par quelques « mesurettes » visant « la sécurisation des enfants » contre le covid19. Il faut noter, cependant, que la plus grande mesure est l’instauration du programme de mi-temps suite à la réduction des effectifs dans les classes.
Toutefois, cette mesure est-elle pertinente dans le cadre de la lutte contre le covid19?
A mon avis NON pour des raisons suivantes:
– L’introduction du port du masque obligatoire dans la riposte relevant de la méthode asiatique rend inutile la distanciation qui est une mesure Européenne qui était basée sur la non adoption du port systématique du masque;
– Comment comprendre la mesure de distanciation imposée à l’école alors que les mêmes enfants jouent ensemble au quartier, à la récréation et sur le chemin du retour à la maison où ils peuvent bien s’infecter entre eux ?
– Cette mesure n’est bénéfique ni pour les enseignants qui désormais auront une charge de travail multiplié, ni pour les apprenants et l’ensemble du système éducatif.
J’ai une fois de plus le fort sentiment que nos dirigeants ont encore raté l’occasion de prendre les bonnes décisions pour la sécurité sanitaire de nos enfants à l’école. Pourtant les propositions adaptées à notre environnement existent.
Arrêtons de copier les pays Européens, nous avons nos réalités et nous devons décider en fonction de celles-ci.
Albert ZE
Économiste de la santé, fondateur de l’Institut de Recherche pour la Santé et le Développement (IRESADE)