Des recherches du CNRS et de l’université de Poitiers ont mis au jour les plus vieux fossiles d’organismes pluricellulaires jamais observés et qui remontent la vie à 2,1 milliards d’années.
La découverte date de 2008, mais c’est seulement le 24 juin dernier que le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), le plus grand organisme public français de la recherche, a décidé de rendre public les résultats faisant état de la découverte, au Gabon, des plus vieux fossiles d’organismes pluricellulaires jamais observés. « La mise au jour en 2010 de 250 fossiles d’organismes pluricellulaires complexes vieux de 2,1 milliards d’années dans un gisement sédimentaire proche de Franceville, au Gabon, a bouleversé complètement le scénario de l’histoire de la vie sur Terre », écrit le CNRS.
Les découvertes faites au Gabon dans un écosystème marin prennent ainsi le pas sur les fossiles découverts en Australie qui dataient quant à eux de 600 millions d’années et qui laissaient croire, jusque-là, que la vie sur la planète était constitué d’organismes unicellulaires. « Avec la découverte de Franceville, la vie complexe a fait un bond de 1,5 milliard d’années en arrière», affirment les chercheurs. Au total c’est déjà plus de 400 fossiles datant de 2,1 milliards d’années qui ont été récoltés au Gabon par l’équipe du Professeur Abderrazak El Albani, géologue à l’Institut de chimie des milieux et matériaux de Poitiers (CNRS/Université de Poitiers).
«Le biota (ensemble des organismes vivants présents dans un habitat, ndlr] gabonais ouvre encore bien des questionnements sur l’histoire de la biosphère à l’échelle de notre planète. La diversité et la structure très organisée des spécimens étudiés suggèrent qu’ils sont déjà évolués. Il n’est pas non plus exclu que d’autres formes de vie aussi anciennes existent ailleurs sur la planète », expliquent les auteurs de cette découverte. Il s’agit de chercheurs du CNRS et de l’université de Poitiers en collaboration avec des équipes de l’université Lille 1, de l’université de Rennes 1, du Muséum national d’Histoire naturelle et de l’Ifremer. Une découverte qui met ce pays d’Afrique centrale au-devant de la scène mondiale, autrement que par les crises politiques et les questions de biens mal acquis par ses dirigeants.