Selon Stéphane Descazeaud, les pressions inflationnistes sur les matières premières, les consommables, l’énergie et les salaires ont mis la SABC et l’ensemble de l’industrie des boissons sous une forte tension. Ces trois dernières années, explique-t-il, les coûts des intrants ont augmenté à hauteur de 33 milliards de FCFA pour la SABC. Malgré cela, les prix des boissons au Cameroun n’ont pas suivi cette tendance, ce qui rend la situation financière de l’entreprise de plus en plus difficile. De plus, l’augmentation des droits d’accise prévue dans la loi des finances 2024 aggrave encore davantage la situation.
Un augmentation de 100 FCFA pour amortir les charges
Pour remédier à cette situation, Stéphane Descazeaud plaide en faveur d’une augmentation du prix de la bière de 100 FCFA, ce qui permettrait de compenser les augmentations des coûts tout en assurant une marge bénéficiaire minimale. Il souligne que cette augmentation serait bénéfique non seulement pour l’entreprise mais aussi pour l’État, qui percevrait une part des taxes supplémentaires générées.
« Comme tous les autres industriels, nous subissons de plein fouet les nombreuses coupures d’électricité qui ont réduit nos capacités de production depuis décembre dernier et endommagé beaucoup de nos équipements, pour lesquels les pièces de rechange ne sont pas toujours disponibles. Il en va de même pour nos fournisseurs locaux, dont le taux de rupture a atteint son paroxysme ces derniers mois en raison de leurs difficultés de production », affirme Stéphane Descazeaud à nos confrères du média économique Investir au Cameroun.
A ces problèmes, s’ajoute les boissons de contrebande en provenance du Nigeria voisin, qui « inonde les marchés au détriment de la filière camerounaise, qui, elle, paye toutes ses taxes », dénonce Descazeaud.