En avril, l’armée a signalé une invasion de plusieurs centaines de combattants de Boko Haram dans le district de Mayo Moskota, le long de la frontière nord avec le Nigeria, qui se sont cachés dans la brousse. Cette incursion a entraîné la destruction de centaines de maisons et a laissé des milliers de personnes sans abri, selon l’ADF Magazine. À la fin du mois d’avril, le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, a tenu une réunion d’urgence à Yaoundé, la capitale, pour discuter de la sécurité et a condamné les attaques qui se produisent presque chaque semaine. Les habitants ont fui vers les montagnes et les forêts avoisinantes, et l’activité économique de la région s’est paralysée. L’accès à l’eau potable et aux soins de santé a également été limité en raison de ces attaques.
Boko Haram reprendrait du poil de la bête
Constatant l’inefficacité des milices d’autodéfense contre les terroristes, le ministre de la Défense a annoncé le déploiement de troupes à la frontière avec la République centrafricaine (RCA), car il a été constaté que les rebelles la traversaient régulièrement dans l’est du Cameroun pour se réapprovisionner après avoir fui les affrontements avec les soldats de la paix des Nations Unies en RCA. Bien que ces rebelles centrafricains ne soient pas affiliés à Boko Haram, ils représentent une menace pour la sécurité, car ils auraient enlevé des civils contre rançon dans l’est du Cameroun, selon l’ADF Magazine. Dans le nord du Cameroun, cette flambée d’attaques de militants de Boko Haram a mis fin à une période relativement paisible. Les habitants de la région ont signalé un retrait progressif de l’armée camerounaise après la mort du chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, lors d’un affrontement avec un groupe dissident militant extrémiste en mai 2021. Après des mois de luttes internes, de redditions massives et de désorganisation, les combattants de Boko Haram semblent reprendre de l’activité. L’armée a également déployé des soldats à la frontière avec le Nigeria pour faire face à cette situation.