Cette convocation fait suite à la publication d’un éditorial dans lequel il reprochait au ministre Grégoire Owona d’avoir construit un étang pour sa pisciculture, le présentant comme l’une des causes du récent drame de Mbankolo.
Selon des sources sécuritaires, le ministre Grégoire Owona a déposé une plainte contre Sismondi Barlev Bidjocka auprès du Sed, qui a ensuite adressé une convocation au journaliste. Cette convocation demande à Bidjocka de se présenter dans les bureaux du Sed le lundi 16 octobre 2023 à 10h.
Il convient de rappeler que ce n’est pas la première fois que Sismondi Barlev Bidjocka est convoqué par le Sed en raison de ses éditoriaux qui dérangent certains. Cette convocation intervient également peu de temps après une tentative d’enlèvement dont le journaliste a été victime.
« Ils sont toujours derrière moi »
En février dernier, des échanges téléphoniques entre Bidjocka et sa femme ont été enregistrés et diffusés, révélant que le journaliste était pris en chasse. Sa femme a pris la décision d’enregistrer cette conversation intrigante et de la diffuser largement afin d’alerter l’opinion publique nationale et internationale sur les événements auxquels il était confronté.
Dans ces échanges téléphoniques, on peut entendre Sismondi Barlev Bidjocka, essoufflé, décrire la situation : « Je viens de dépasser le carrefour. Ils sont toujours derrière moi, il y a deux pick-up de la police (…) Je ne vois pas, c’est noir en tout cas. Je suis déjà au niveau du collège. Dès que je dépasse une voiture, ils foncent vers moi », s’écrie Bidjocka.
Cette convocation par le Sed soulève de nombreuses interrogations quant à la liberté d’expression et à la sécurité des journalistes au Cameroun. Il est essentiel que les autorités compétentes veillent à ce que les journalistes puissent exercer leur métier en toute sécurité et sans crainte de représailles.