Le décès de Mgr Jean Benoît Bala, évêque de Bafia entre fin mai et début juin 2017 a fait découvrir plusieurs types d’attitudes de différents types de Camerounais. D’un côté, l’on a eu la consternation, la compassion, l’affliction. Et de l’autre, l’insouciance, l’indifférence, et même… la bêtise. La bêtise humaine pour parler comme dans le thriller psychologique de l’écrivain français Emile Zola.
L’ouvrage, publié en 1890, de la série « Les Rougon-Macquart » peint cette part de bestialité enfouie dans chaque être humain et que les règles sociétales doivent domestiquer. Sinon elle éclos et la hideur de l’âme peut se voir à l’œil nu à travers les actes et paroles. Mais alors que l’évêque de Bafia n’était encore que porté disparu le 31 mai, la bête humaine d’un certain « musicien » Maahlox s’est échappée.
Dans une langue écrite proche du français, cet « artiste » a fait preuve de faconde. Une faconde nauséeuse. Il ne s’est pas gêné d’affubler le mort d’une pléthore de noms d’oiseaux que par pudeur, nous reprendrons pas ici. L’auteur de « Tuer pour tuer » ou de « ça sort comme ça sort » s’est érigé pour juger et condamner le prélat qui, selon lui, se serait donné la mort.
Malgré la vague d’indignation que ces publications sur les réseaux sociaux ont provoqué au sein de l’opinion, l’artiste sulfureux aux dreadlocks n’a pas jugé bon de se taire. Encore moins de retirer ses propos scandaleux. « La bêtise insiste toujours », dirait Albert Camus. « j’ai pris position contre le suicide (et je suis toujours contre le suicide) en utilisant le langage qui était propice au contexte je suis conscient que mes propos ont blessé des gens et j’ai dit par ailleurs que si les autorités venaient à dire à la fin de l’enquête que ce n’était pas un suicide je ferais des excuses publiques (et même en chanson s’il le faut ) à tous ceux qui ont été blessé par mes propos », persiste et insiste le « musicien ».
Petite consolation tout de même : plusieurs médias ont condamné presque à l’unanimité ces propos déshumanisants. Pour une bonne frange de la presse camerounaise, des propos comme ceux d’un Maahlox mériterait d’être mis sur le ban de la société. A défaut de le faire avec l’auteur même. D’aucuns ont même proposé qu’il lui soit réservé le traitement offert à un certain Chris Brown. Le rappeur américain avait eu la malheureuse idée, en 2009, de corriger à bras raccourcis sa chanteuse de compagne Rihanna. Mal lui en a pris. Il a été censuré par tous les médias. Plus aucune chaîne audiovisuelle ne voulait plus passer ses chansons. Sa carrière a été sauve grâce aux excuses publiques qu’il a présentées à la victime.
Ce « musicien » aux dreadlocks fait-il honneur à d’illustres prédécesseurs et ambassadeurs du même look ? Il n’est pas sûr que Ticken Jah, Alpha Blondy ou Bob Marley, artistes de renommée mondiale, répondraient par l’affirmative. Preuve que le mal n’est pas dans les locks. Mais… ailleurs.