Cinq directeurs d’écoles primaires publiques issus des régions du Centre et de l’Extrême-Nord ont été suspendus par le ministre de l’Éducation de Base, Laurent Serge Etoundi Ngoa pour pratiques de corruption. L’information est contenue dans une décision datée du 19 janvier 2021.
La décision du ministre ne précise cependant pas la nature des pratiques, encore moins la durée de la suspension. Mais elle provoque quelques grincements de dents.
En effet, dans son rapport 2019 sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun rendu public le 17 décembre 2020, la Commission nationale anticorruption (Conac) recense 4 482 appels reçus de toutes les 10 régions du pays via son numéro vert pour dénoncer les pratiques délictueuses. Dans ce classement, le ministère de l’Éducation de base et celui des Enseignements secondaires apparaissent en 8è position avec 248 dénonciations.
Comme réponse, la Conac a, dans le cadre d’une campagne nationale dénommée « rentrée scolaire 2020-2021 sans corruption », sillonné le Cameroun du 19 au 23 octobre en vue « de sensibiliser les élèves et les enseignants aux valeurs d’intégrité comme gage d’un Cameroun sans corruption ».
Cette campagne intervient après celle plutôt répressive menée lors des recrutements et des inscriptions. « C’est une période propice à la corruption, qui se traduit davantage par le monnayage des places », fait observer un membre d’un syndicat des enseignants.