Le prix Nobel de médecine a été attribué, lundi 6 octobre, pour une moitié à l’Anglo-Américain John O’Keefe, et pour l’autre à un couple de Norvégiens May-Britt Moser et Edvard I Moser.
Ils sont récompensés pour leurs travaux qui ont permis de découvrir un système cérébral de « GPS interne », permettant de s’orienter dans l’espace, aussi complexe soit cet environnement.
En 1971, John O’Keefe (University College de Londres) a apporté la première pierre à la compréhension de ce mécanisme de mémoire spatiale en découvrant que des cellules nerveuses d’une zone cérébrale profonde, l’hippocampe, étaient toujours activées quand un rat se trouvait à un certain endroit d’une pièce ou d’un labyrinthe. Lorsque l’animal se trouvait en un autre lieu, d’autres cellules nerveuses étaient spécifiquement activées. O’Keefe en a déduit que ces « cellules de lieu » constituent une cartographie de l’espace dans lequel évolue l’animal. L’hippocampe pouvait désormais être considéré comme le support neuronal de la mémoire, notamment spatiale – d’autant que des lésions de cette zone cérébrale se traduisaient chez l’animal par des signes de désorientation spatiale.
Plus de trente ans plus tard, en 2005, May-Britt et Edvard Moser (université de Trondheim), respectivement psychologue et neurophysiologiste de formation, ont découvert un autre élément clé de ce système de GPS interne du cerveau, en identifiant à nouveau chez le rat, d’autres celllules, qu’ils ont nommées « cellules de grilles ». Situées dans une zone du cerveau proche de l’hippocampe, le cortex entorhinal, ces cellules spécialisées constituent un système coordonné permettant la navigation dans l’espace, divisé selon une grille hexagonale.
Cette organisation mise en évidence chez le rat a son équivalent chez l’homme. En 1985, l’équipe de Jim Rank, à New York, avait de son côté découvert une autre population de neurones activés selon l’orientation de la tête, qui semblent jouer elle-aussi un rôle dans les capacités de navigation de l’animal.