La Société en charge de la construction du barrage de Nachtigal a mis en date du 15 mars 2021, presque tout son personnel en « chômage technique partiel », pour une durée d’une semaine, invoquant un cas de force majeur, a appris lebledparle.com dans une correspondance du directeur du projet, Christophe Denat adressée à la délégation locale du ministère du Travail et de la Sécurité sociale.
Dans cette lettre, Christophe Denat explique que : « Il nous est impossible de reprendre le travail avec un effectif complet ce lundi 15 mars. L’état des lieux effectué les 13 et 14 mars a permis de constater que l’accès au site ayant été bloqué du 8 au 12 mars, nous n’avons pas pu drainer et pomper les eaux de pluie quotidiennement comme cela doit se faire. Plusieurs parties d’ouvrages sont donc inondées ».
En outre, poursuit-il, « les groupes électrogènes ayant été sabotés sur cette même période, nous devons débarrasser les chambres froides de la nourriture avariée, les désinfecter et réapprovisionner de quoi nourrir les salariés mangeant au restaurant ». Pour ce faire, seuls quelques employés ont été maintenus sur le chantier.
D’après une résolution prise le 12 mars à l’issue de la réunion de crise présidée par le ministre du Travail et de la Sécurité sociale (Mintss) et son collègue de l’Eau et de l’Energie en vue de désamorcer cette énième grève, lancée cinq jours plus tôt, le travail devait reprendre le 15 mars. Cette reprise, selon la direction de CCN, sera effective le 22 mars.
Toutefois, ces multiples interruptions pourraient entrainer une rallonge de la date de livraison du chantier. Le barrage de Nachtigal, d’une capacité de 420 MW, devait permettre, à compter de 2023, d’augmenter l’offre d’énergie du Cameroun de près d’un tiers. Les travaux, d’un coût global de 786 milliards de FCFA, sont réalisés à date, à un peu moins de 40 %.