Valsero estime que l’arrestation du célèbre homosexuel est « absurde » dans un contexte où le pays est menacé par des maux tels que la corruption, les détournements de fonds, voire les crises socio sécuritaire.
« J’ai appris ce matin que les grands enquêteurs, les fins limiers de Scotland Yard de Yaoundé ont réussi à attraper le grand bandit qui a tué les enfants à Ngarbuh, qui a pillé l’argent de la CAN. Qu’ils ont réussi à arrêter le grand bandit qui a détourné l’argent destiné à arranger les routes qui tuent les gens au Cameroun, ils ont réussi à mettre la main sur le plus grand détourneur de fonds du Cameroun… c’est pourquoi ce matin ils ont décidé de présenter aux Camerounais la plus grande menace pour la paix au Cameroun. C’est Shakiro. Seigneur ! Ils vous donnent toujours du sang quand ils n’ont plus rien à vous donner. On arrête quelqu’un parce qu’il est homosexuel » s’offusque-t-il.
Poursuivant, l’artiste et activiste politique soutient que l’interpellation de Shakiro, est une tentative pour le régime de « détourner » l’attention du peuple des vrais défis actuels : « L’homosexualité c’est une maladie qui va disparaitre comme par magie quand il ira en prison ? Mais je vous rappelle le sieur Amougou Belinga avait sorti une liste, le fameux Top 50. Aucun d’eux n’est allé en prison. Il y a un qui se fait appeler le Zomloa des Zomloa, sa sœur a déclaré qu’il est homosexuel. Mais il n’est pas allé en prison. Shakiro mérite la pendaison pour les mêmes fautes dont sont coupables des gens qui vivent librement dehors. Ça s’appelle créer l’affaire dans l’affaire pour détourner l’attention. Mais nous le peuple, on aime le sang. Il nous faut toujours un coupable pour satisfaire nos besoins de sang. Laissez ce gars ! », s’est-il indigné.
La sortie du rappeur fait suite à l’annonce de l’arrestation puis du déferrement à la prison de New-Bell à Douala du transgenre Shakiro, l’un des plus célèbres du pays. Installé en France depuis près d’un an, après avoir passé plusieurs mois à la prison centrale de Yaoundé en compagnie de l’opposant Maurice Kamto dont il est convaincu de l’avenir présidentiel, l’artiste qui ne manque pas une occasion d’accabler le régime quarantenaire de Paul Biya.
Ouvertement transgenre dans un environnement social et juridique défavorable, Shakiro a su, à grand renfort des réseaux sociaux où il est suivi par des milliers d’internautes, s’imposer dans les consciences de certains Camerounais.