Le Rassemblement démocratique pour la modernité du Cameroun (RDMC) prépare le retour prochain de son leader, Pierre Mila Assouté. L’information est donnée par Célestin Mbel, le vice-président de ce parti politique de l’opposition. Le responsable du RDMC était face à la presse hier 27 janvier 2021 à l’occasion de la rentrée des activités de ce parti.
Dans sa déclaration, celui qui coordonne les activités du RDMC au Cameroun n’avance pas une date précise pour le retour au bercail du fondateur du parti, en exil en France depuis 16 ans. Mais le RDMC s’active pour que cela soit possible avant la fin de cette année, renseigne un cadre du parti sous anonymat. Dans tous les cas, « Quand il trouvera que toutes les conditions de sécurité sont réunies, il reviendra », avance officiellement Célestin Mbel.
Une de plus
Le président du RDMC n’est pas à sa première tentative de retour au Cameroun. Au mois de mai 2011, il avait déjà annoncé son retour avec pour intention de porter sa candidature à la présidentielle prévue pour la même année. Mais il avait dû renoncer à son projet, redoutant les suites des actions en justice qu’il a intentées contre l’État du Cameroun dans l’affaire Camair. « Le 11 juin 2011, la justice camerounaise avait demandé l’application des arrêts du 26 avril 2007 et du 22 mai 2008 de la cour d’appel de Paris, qui condamnaient Pierre Mila Assouté à payer 50 000 euros (32,5 millions FCFA) en remboursements de frais, dommages et intérêts », explique une source. Selon elle, cette affaire n’a toujours pas été soldée.
2025 sur orbite
A l’analyse, après les rendez-vous manqués de 2004, 2011 et 2018, le natif de Nkongsamba se projette déjà dans la bataille de 2025. En témoigne le chronogramme d’activités présenté par Alain Wassouo, le responsable de la cellule de communication du RDMC. Pour 2021 « ces activités se structurent autour de la promotion du programme du parti ; la dynamisation des organes de base et le déploiement sur l’ensemble du territoire national ; les inscriptions sur les listes électorales ».
Le parti de Mila Assouté compte également s’investir sur le champ sécuritaire avec des propositions de solutions pour le retour de la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ainsi que la lutte contre Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord. À travers son projet politique basé sur le « libéralisme social », le RDMC entend « donner au Cameroun une nouvelle dimension ambitieuse de modernité qui rend fiers ses citoyens », déclare le porte-parole.
Thuriféraire reconverti
Ancien membre du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) au pouvoir, c’est lui qui lance la fronde des cadres du parti au pouvoir en 2002 créant un courant dit des « modernistes ». Dans ce groupe, Mila Assouté dit avoir rallié près de 200 caciques du parti à l’idée qu’il fallait dénoncer les « dévoiements » supposés du RDPC par certains apparatchiks du pouvoir et changer les choses.
Mais ce courant a fait long feu et sa tête de file s’est reconvertie depuis lors dans les rangs de l’opposition en créant le RDMC, avant de s’exiler en France en 2005. Un an plus tôt, alors qu’il comptait challenger Paul Biya à la présidentielle de 2004, sa candidature a été invalidée par la Cour suprême. La haute juridiction avait alors parlé de défaut de pièces pour justifier sa décision vis-à-vis de celui qui fut député à 24 ans, le plus jeune parlementaire du pays entre 1981-1988