Alors qu’une affaire de sextape tournée au bureau de Martin Camus Mimb le 16 juin 2021 est sur toutes les lèvres, l’accusant d’être le principal acteur du film érotique, le témoignage d’une dame qui aurait été « abusée » par lui, fait la boucle des réseaux sociaux.
Martin Camus Mimb n’a pas fini de s’expliquer sur la vidéo érotique localisée dans son bureau à la RSI, qu’une autre histoire le tient pour présumé bourreau de deux victimes par le passé.
Selon les propos recueillis par Arol Ketch, jeune informaticien camerounais, passionné d’Histoire et auteur de plusieurs livres, l’homme des médias aurait usé de sa force physique pour essayer de déguster le corps d’au moins deux jeunes dames, pourtant au départ, c’étaient des rencontres professionnelles.
Lebledparle.com vous invite plutôt à lire l’entretien qu’Arol Ketch a mené avec Patricia Bakalack, militante des droits Humains, artiste, féministe basée à Bruxelles en Belgique.
Patricia Bakalack est une militante des droits Humains, artiste, féministe basée à Bruxelles depuis quelques années. Elle s’est retirée des réseaux sociaux pour se consacrer à ses études en sciences politiques. Mais lorsqu’elle a appris l’affaire « Camus Mimb » qui défraie la chronique, elle a décidé de sortir de son silence pour parler.
Si vous avez été victime, faites comme elle. Déliez les langues ! parlez ! Vous n’êtes pas coupables mais victimes.
Comment as-tu connu Camus Mimb ? C’était en quelle année ?
J’ai connu Martin en 2011 lorsque je lançais l’association culturelle CHILD’UP Africa en faveur des enfants et jeunes en situation de handicap au Cameroun.
Quel était l’état de vos relations ?
Ce matin encore je lisais nos échanges passés sur Messenger, et je constate que je l’appelais toujours « grand-frère ». Nous avions commencé à échanger sur les activités de l’association, lui aussi voulait créer une association, il me donnait quelques suggestions et conseils, etc. Puis en 2012, je vivais encore à Paris, lors d’un échange téléphonique je lui ai naturellement proposé d’être parrain d’un événement que j’organisais à Yaoundé pour ces enfants et jeunes, cela me semblait tellement évident. Il faut dire que nous réunissions à cette époque jusqu’à 100 enfants à Yaoundé, encadrés par une formidable équipe de jeunes artistes et animateurs, tous bénévoles et très engagés, et qui avaient tous à cœur de contribuer aux bonheur de ces gamins.
Que s’est-il passé concrètement entre vous ? Il a essayé d’abuser de toi ? C’était où et dans quelles circonstances ?
Martin a volontiers accepté ma proposition d’être le parrain de cet événement à Yaoundé pour la cause des enfants handicapés, ça m’a énormément fait plaisir, qui d’autre que lui pour stimuler ces jeunes et leur prouver que leur handicap ne doit pas les limiter ? C’était une magnifique aubaine que nous avions là ! Lorsque je débarque à Yaoundé début juin 2012, je contacte Martin et nos échanges sont toujours amicaux et cordiaux.
Nous devons bien évidemment nous rencontrer pour échanger sur ce que nous allions mettre en place concernant sa rencontre avec les jeunes, il me dit qu’il doit venir à Yaoundé mais avant cela il doit d’abord aller chercher sa nouvelle voiture, toute neuve, puis venir à Yaoundé me rencontrer.
Je lui dis qu’il n’a pas besoin de faire le déplacement car, je dois me rendre à Douala pour rencontrer un grand partenaire qui soutenait énormément l’association depuis sa création. Je ferai certes l’aller-retour, mais nous nous verrons. Il insiste néanmoins pour venir à Yaoundé, il me dit qu’il arrivera dans la nuit et je lui dis que ce n’est pas grave, on se verra le matin avant mon départ pour Douala. À 22heures passées, Martin m’appelle et il me dit qu’il est à la rue, me demande si je peux l’héberger.
J’étais très étonnée par cette requête, mais je lui propose néanmoins mon appartement situé à la montée Jouvence en lui précisant que je ne dormais pas chez moi cette nuit-là. Il m’a dit qu’il allait me rappeler, j’ai attendu toute la nuit jusqu’à 1h du matin. Il m’a appelée le lendemain matin, me demandant de venir prendre le petit déjeuner dans son hôtel… J’ai décliné son offre car j’avais une journée chargée, je devais me rendre à Douala ou j’étais attendue, il propose donc de m’accompagner à Douala
Puisque lui aussi rentrait. Je décline à nouveau son invitation mais il insiste.
Finalement je lui donne l’adresse où venir me chercher, c’était au centre-ville, j’étais avec un ami qui m’avait dit qu’il ne « sentait pas le truc », je lui avais raconté ce qui s’était passé la veille… Il était réticent à l’idée que je voyage avec Martin, je me souviens lui avoir répondu en rigolant « regarde, je fais le double de sa taille, et il est handicapé, donc il n’y a pas d’inquiétude à avoir ». Je suis donc montée dans sa voiture toute neuve conduite par un chauffeur, un gars Bassa’a comme moi, donc nous parlions tous en langue. C’est moi qui ai retiré les plastiques des sièges de sa voiture lui disant que les garder était un comportement de villageois, il m’avait répondu que c’était un cadeau de l’autre Mpoti-man.
Je profite de ce voyage pour discuter de l’organisation de l’événement et de sa participation, on avait quand-même 3 à 4h pour ficeler tout cela et moi ça me faisait gagner beaucoup de temps. A mi-parcours il commence dès attouchements, je le remets calmement à sa place et lui réitère que nos relations sont amicales et professionnelles, rien d’autre. Il me propose donc la somme de 100.000 francs CFA, je décline à nouveau, puis il me dit que c’est la condition pour qu’il soit le parrain de l’événement. Tu sais , avec cette association, j’avais déjà été confrontée à tellement de salauds, mais j’étais loin de me douter de Martin, malheureusement. Il a insisté et, juste après Edéa nous avons littéralement commencé à nous battre, c’était une vraie bagarre, le fait de faire le double de sa taille m’a littéralement sauvée, son chauffeur conduisait comme si de rien n’était, il devait avoir l’habitude, il cherchait lui son nyama, la vie n’est pas facile,
Comment lui en vouloir ?
Ensuite, voyant qu’il ne pouvait me contraindre par la force, il a recommencé la flatterie, les promesses pour l’association, j’étais tellement dégoutée… A l’entrée de Douala j’ai appelé un ami journaliste, je ne dirai pas son nom car c’est un homme réglo et j’ai beaucoup d’affection pour sa femme. J’ai exigé du chauffeur de me déposer à l’adresse indiquée par mon ami, Martin continuait d’espérer, convaincu de son immense charme…
Lorsqu’arrivée ou mon ami m’attendait, il a vu de qui il s’agissait, j’ai ouvert la portière et il m’a violemment poussé de la voiture, je me suis retrouvée affalée sur le goudron.
Comment as-tu réagi ? Quelle a été sa réaction après cet incident ?
Il m’a bloquée de Facebook, je n’ai plus jamais eu de contact avec lui et c’était très bien ainsi.
As-tu parlé de ça à tes proches ? Si oui, quelles ont été leurs réactions ? Connais-tu d’autres victimes de ce monsieur ?
J’ai bien entendu raconté à cet ami journaliste que j’avais appelé à la rescousse, et également à Stéphane Tchakam qui est malheureusement mort 2 mois plus tard, il était alors directeur du quotidien Le Jour dont le directeur de publication est un autre homme de médias pour qui j’ai également énormément de respect. Bien entendu, une fois rentrée à Yaoundé je l’ai dit à ce pote qui me mettait en garde, sa réaction a juste été : « Tu es naïve Patricia ». Je peux te dire que le salaud de Mimb m’a affranchie de ma naïveté.
Il a eu le même comportement en 2018 à l’hôtel Le Méridien à Paris avec Ide Rosine Deumaga, ma copine, toujours un rendez-vous professionnel concernant à nouveau une association dont il disait vouloir contribuer aux activités. Le mec a le même procédé, il utilise son handicap comme appât, on ne se méfie pas d’un handicapé, mais à Paris il n’a pas essayé de la contraindre par la force car la police l’aurait arrêté tout de suite.