De toute l’Eglise romaine, seules l’Afrique et l’Asie comptent la majorité de baptisés. Malgré ce dynamisme extraordianaire de la foi en Afrique, le nombre de saints ne suit pas ? Le Vatican est-il raciste ? Malgré les millions de baptisés, pourquoi l’Afrique reste-t-elle à la traîne ? Tentative de réponse ici.
Bien que leur distribution varie beaucoup d’un continent à un autre, le nombre de catholiques baptisés dans le monde reste stable, enregistrant une hausse en Afrique et en Asie, mais un fléchissement en Europe et en Amérique. En Amérique du Sud, le nombre de catholiques a fléchi, passant de 28, 54 à 28, 34 %. De même en Europe, de 24, 05 % à 23, 83%. Il a par contre augmenté en Afrique, passant de 15,15 à 15, 55 %, et en Asie du sud-est, passant de 10, 47 contre 10, 87 %.
En diminution en Europe (-10,4%) et en Amérique (-1,1%), les grands séminaires augmentent en Afrique (+14,2%), en Asie (+13,0%) et en Océanie (+12,3%).
L’Afrique, continent de tous les contrastes.
Le (la) chrétien (ne) noir (e) a beau se conformer aux lois religieuses ; jeun, vie de prière, pèlerinage vers des lieux saints, offrande, cœur altruiste, aide aux pauvres, tolérance, pardon, pureté de corps, lecture des saintes écritures, messe + communion chaque jour, surtout le dimanche, confession régulière, bref imiter parfaitement Christ jusqu’au sacrifice suprême, mais que dalle ! Plus de deux milles ans après Jésus-Christ, en Afrique noire et peut être au Maghreb, il n y a jamais eu de saint noir reconnu.
Le Pape Jean Paul II d’heureuse mémoire et le pape Jean XIII, seront canonisés Saints
Le dimanche des rameaux (fête chrétienne commémorant l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem et se situant le dimanche avant Pâques), une annonce exceptionnelle a été faite dans ma paroisse, Notre Dame du Mont Carmel. Nous portons à la connaissance de tous les chrétiens que le dimanche 27 avril 2014, « Le bienheureux Jean Paul II d’heureuse mémoire et le pape Jean XXIII, seront canonisés Saints». A cet, effet une grande messe sera dite à la cathédrale Saint Joseph par Monseigneur l’Evêque …
Comme à l’accoutumée, à la fin de la messe, nous avions suivi la lecture : les saints de la semaine ;
– Lundi, Saint Marcellin,
– Mardi, Saint Richard,
– Mercredi, Saint Vincent,
– Jeudi, Saint Jean-Baptiste,
– Vendredi, Saint Paul,
– Samedi, Sainte Julie,
– Dimanche, Sainte Anne,
De mon vivant, vingt cinq ans aujourd’hui, jamais je n’ai assisté à la canonisation de saints dans l’Eglise, vu le temps que cela prends. Sur le chemin de retour à la maison, j’ai senti comme une joie immense mêlée de tristesse inondait mon cœur.
Vingt six ans durant, le pape Jean Paul II, Korol Wojytyla son vrai nom, était le grand chef de l’Eglise catholique romane jusqu’à sa mort, le 02 avril 2005 à Rome. Plus qu’un un militant des droits de l’homme, cet ami des jeunes était une figure de l’amour, de la bonté, de l’unité et de la miséricorde. Il mérite donc ce rang de saint. Pour ce qui est du pape Jean XXIII, retenons qu’il était un grand prophète et réformateur de l’Eglise. Désormais, tous deux seront donc appelés saints avec raison.
Le Vatican est-il raciste ?
Ma tristesse tenait du fait que, je me suis rendue compte qu’il n y a jamais eu de saint noir d’Afrique dans l’Eglise Catholique.
Si tout chrétien peut devenir saint, or il est de noirs chrétiens, donc le noir peut devenir saint.
Très exceptionnellement, on retrouve des martyrs dans l’histoire de l’Afrique noire.
Encore faut-il savoir s’il y a vraiment une nuance majeure entre un saint et un martyr. Selon le Larousse, un martyr est un chrétien laïc, prêtre, religieuse, et ou enfants mis à mort, persécutés ou torturés en témoignage de leurs foi…
« La sainteté s’acquiert au terme d’une procédure longue et minutieuse sur la vie d’une personne défunte ayant cherché à s’identifier au Christ. »
Non le Vatican n’est pas raciste !!!
La paresse, la négligence, l’ignorance sont là les maux de nous africains qui saignent notre spiritualité profonde et sont à l’aune de manque de saints de notre peau.
La procédure de canonisation est pourtant simple et connue du grand public.
1. Saisi d’une demande de la part d’un fidèle ou d’un groupe de fidèles, l’évêque du diocèse engage tout un processus afin d’examiner les preuves nécessaires en en confiant la charge à un expert appelé « postulateur de la cause », à des théologiens et des historiens qui les recueilleront. Ainsi seront rassemblés tous les écrits de celui ou de celle dont on « postule » la béatification, tous les témoignages possibles concernant sa vie, son activité, sa mort, sa réputation de sainteté ou de martyre et le fondement de cette réputation. L’enquête diocésaine s’assure des vertus héroïques et des preuves d’éventuels miracles dus à l’intercession du « candidat » à la sainteté.
2. A l’issue de l’enquête diocésaine (qui peut durer plusieurs années), le dossier est envoyé au Vatican où les experts de la Congrégation pour la cause des saints l’étudieront. Ce collège se compose d’historiens, de théologiens, de psychologues. Leurs conclusions figureront dans un rapport appelé « position sur la vie et sur les vertus » ou « position sur la vie et le martyre », c’est selon. Dans un deuxième temps, après avoir étudié les différents témoignages figurant au dossier, ils établiront un deuxième rapport appelé « position sur les miracles. »
3. Une fois cette deuxième étape terminée et si les éléments du dossier sont positifs, il sera transmis aux consulteurs de la « Congrégation pontificale ». Là, le dossier sera soumis à un examen théologique placé sous la direction du « promoteur de la foi », plus communément appelé « l’avocat du diable. »
4. Enfin, l’affaire est transmise aux cardinaux de la Congrégation pour la cause des saints qui décideront si le dossier de béatification ou de canonisation peut être proposé au Pape, à qui revient l’ultime décision.
Donc rien, alors rien n’est impossible pour nous africains de voir un de nôtre canonisé saint.
Dans nos prières quotidiennes, demandons l’intercession de nos frères et sœurs africains modèles de bonté, d’amour et de sainteté… des miracles se produiront…
Pour la canonisation des saints noirs d’Afrique ;
Très prochainement, il y aura une mixture dans la lecture des saints de la semaine :
– Lundi Saint Nirere,
– Mardi, Sainte Cécile,
– Mercredi, Saint Kibandja,
– Jeudi, Saint Kizito,
– Vendredi, Sainte Jeanne,
– Samedi, Sainte Sikuhimbire,
– Dimanche, la fête de tous les saints,
Pour rappel, ces martyrs africains qui attendent leur canonisation, lire Afrique Espoir; les saints d’Afrique :
NENGAPETA
« Elle a préféré mourir martyre pour préserver sa pureté. C’est notre modèle. Elle a ainsi donné la preuve d’un amour suprême de Dieu qu’elle a placé au-dessus de sa propre vie. ANUARITE CLEMENTINE
« Si tu savais que ta femme est plus jolie que moi, répondit Anuarite, pourquoi ne l’as-tu pas amenée avec toi ici? » C’est à ce moment que le colonel Ngalo décida qu’on la tue… À chaque coup, la Sœur faisait: « Ouh! Ouh! Ouh! ».… Olombe prit enfin son revolver et lui (à Anuarite) tira une balle dans la poitrine ». Fête le 01 Décembre.
BAKANJA
M. Van Cauter, appelé Longange, est un homme très dur, qui n’aime pas les Africains convertis à la religion chrétienne. Il défend à Bakanja d’enseigner la prière à ses compagnons de travail et lorsqu’un jour il voit le scapulaire que Bakanja porte au cou, il le punit par vingt-cinq coups de chicote. Isidore reçoit les premiers soins par des gens charitables. Après six mois de souffrances atroces, sa situation empire chaque jour. Le malade est rayonnant de joie de pouvoir unir sa voix à celle de la communauté. Au grand étonnement de l’assemblée, il se lève et fait quelque pas, en silence, le chapelet à la main. Après il se couche de nouveau. Puis il entre en agonie et s’éteint. Au cou, il a toujours le scapulaire. Fête, le 12 Août.
GHEBRE-MICHAËL, martyr d’Éthiopie
Né à Dibo (Godjam, au nord de l’Ethiopie), en 1791. C’est dans le monastère de Mertule Maryam, en 1816, qu’il fit sa profession, comme moine orthodoxe. Lorsqu’éclata la persécution contre les catholiques, Ghébré-Michaël refusa de se cacher ou de fuir. Il fut arrêté, emprisonné à Gondar, en mai 1854, et soumis à de grands tourments: jeûne, flagellations, guend (tronc d’olivier plein d’aiguilles) et humiliations de toutes sortes. Déçu dans son espoir de le voir abjurer, l’empereur décida d’en finir avec lui. Sa fête est célébrée le 14 juillet. Il est le Patron des prêtres diocésains.
Martyrs de Mombasa
L’histoire de ce groupe de témoins de l’évangile trouve sa racine, hélas, dans les rivalités qui pendant de longs siècles ont marqué les rapports entre chrétien et musulman. Cependant en 1614 une discorde éclate entre le Capitaine portugais du Fort Jésus et le nouveau sultan, Hassan. Parmi les Africains, 47 acceptent de se conformer aux ordres du Sultan, 400 préfèrent être emmenés comme esclaves à la Mecque, 72 payent de leur tête la fidélité à leur foi. Les autres se cachent ou fuient. Au total, les morts pour la foi sont environ 300. La moitié sont des Portugais; les autres, des Africains. Ces derniers montrèrent un courage extraordinaire. Fête, le 17 août.
MARTYRS DE L’OUGANDA
Le roi interdit à ses sujets de suivre la religion chrétienne et peu après il ordonna leur élimination. Les baptisés et catéchumènes à la cour du roi Mwanga étaient environ cinq cents. On ne connaît pas exactement le nombre de ceux qui ont été mis à mort. On pense qu’une centaine furent brûlés vifs ou exécutés à l’arme blanche sur ordre du roi, pour leur attachement à la foi et à la morale chrétiennes. C’étaient des pages, des gardes royales, des chefs de villages, des juges, des artistes : semence de l’œcuménisme en Afrique. Fête, le 3 juin.
« Tous saints », voilà la finalité de la vie chrétienne selon l’appel du Christ « soyez saints comme moi je suis saint. »
(c) chantalfaida.mondoblog.org
Le Vatican est-il vraiment raciste?