Au cours de la célébration de l’an 37 de Paul Biya à la magistrature suprême, les deux personnalités ont déclaré qu’elles ne soutiennent aucun candidat aux élections législatives et municipales.
Avant même la convocation du corps électoral pour les élections municipales et législatives de 2020, les luttes de positionnement faisaient déjà rage dans la région de l’Est, notamment dans le département du Haut-Nyong qui compte 14 communes pour trois sièges à l’Assemblée nationale.
« Je n’ai pas un maire ou un député dans ma poche. Je répète, la délégation départementale permanente du comité central n’a pas un candidat quelconque dans sa valise. La circulaire du président national du parti sera respectée scrupuleusement. Les instructions de la hiérarchie en la matière et les critères de sélection des candidats sont attendues et seront appliquées strictement».
Par ces propos, Benjamin Amama, Sénateur Rdpc du département du Haut-Nyong, par ailleurs chef de la délégation permanente départementale dü comité central du Rdpc, tenait à mettre fin aux rumeurs et spéculations qui circulaient jusque-là à l’Est, lesquelles faisaient état de ce que les responsables du Rdpc et les élites gouvernementales étaient en train de fabriquer des candidats aux élections législatives et municipales de 2020.
Le Sénateur Rdpc a, en outre, précisé que la circulaire du président national de 2013 relative aux élections couplées de cette année n’avait jamais obligé ou imposé le consensus, mais elle avait tout simplement encouragé ce consensus là où il y avait plusieurs listes. Au cas contraire, les militants de base devaient choisi leurs candidats. Malheureusement, a-t-on noté, la plupart des mandataires du comité central envoyés en mission sur le terrain avaient plutôt imposé des consensus pour favoriser certains candidats qui étaient leurs protégés contre la volonté des militants de base.
Une dérive qui a engendré la colère de la base du Rdpc sur l’étendue du territoire national. Après Benjamin Amama, Joseph Le, ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, autre élite de l’Est originaire du département du Haut-Nyoung, a pris la parole pour clarifier la folle rumeur selon laquelle il serait en train de préparer son épouse pour « arracher » la commune d’Abong-Mbang des mains de Charmant Oyal, le maire en poste.
« Ni moi, ni mon épouse, madame Le, ne sera candidat ici. On ne soutient pas non plus un candidat quelconque à la marie d’Abong-Mbang ou pour un poste de député », a déclaré le ministre de la Fonction publique. Au-delà de ces clarifications faites par les deux personnalités, la célébration des 37 ans de règne de Paul Biya à Abong-Mbang était marquée par des revendications sociales lors du meeting tenu dans la salle des actes de la commune d’Abong-Mbang.
« Il y a le problème d’électricité », a déploré Donatien Djan-koum, retraité de la localité. Comme lui, Alexandre Louma s’inquiète de la place réservée aux jeunes lors des futures élections et le chômage qui a plongé la jeunesse dans le désespoir.
Source : Mutations n°4979