Le renversement du président Mohamed Bazoum par une junte militaire le 26 juillet 2023, n’est pas le premier coup d’Etat de l’histoire du Niger. Le pays du Sahel en a connu 5 autres depuis son indépendance en 1960. Retour sur ces évènements marquant de l’histoire nigérienne.
Le premier coup d’État : 1974
Le premier coup d’État du Niger a eu lieu le 15 avril 1974, mettant fin au règne de 14 ans du premier président du pays, Hamani Diori. Ce dernier, issu du Parti progressiste nigérien (PPN), avait instauré un régime autoritaire et unipartite, qui avait suscité le mécontentement de la population, confrontée à la sécheresse et à la famine. Le coup d’État a été mené par le lieutenant-colonel Seyni Kountché, chef d’état-major des forces armées, qui a formé le Conseil militaire suprême (CMS), composé de 12 membres. Kountché a instauré une dictature militaire, qui a duré jusqu’à sa mort en 1987.
Le deuxième coup d’État : 1996
Le deuxième coup d’État du Niger a eu lieu le 27 janvier 1996, renversant le président Mahamane Ousmane, élu en 1993 lors des premières élections multipartites du pays. Ousmane, issu de la Convention démocratique et sociale (CDS), avait été confronté à une crise politique et institutionnelle, marquée par des dissensions avec son Premier ministre Hama Amadou et l’opposition parlementaire. Le coup d’État a été mené par le colonel Ibrahim Baré Maïnassara, chef d’état-major des forces armées, qui a formé le Conseil de salut national (CSN), composé de neuf membres. Maïnassara a organisé des élections présidentielles controversées en 1996, qu’il a remportées avec plus de 50 % des voix.
Le troisième coup d’État : 1999
Le troisième coup d’État du Niger a eu lieu le 9 avril 1999, assassinant le président Ibrahim Baré Maïnassara lors d’une embuscade à l’aéroport de Niamey. Maïnassara, qui avait réprimé l’opposition et la société civile, avait suscité la colère de la communauté internationale, qui avait suspendu son aide au développement. Le coup d’État a été mené par le commandant Daouda Malam Wanké, chef de la garde présidentielle, qui a formé le Conseil national de réconciliation (CNR), composé de neuf membres. Wanké a engagé un processus de transition démocratique, qui a abouti à l’élection du président Mamadou Tandja en 1999.
Le quatrième coup d’État : 2010
Le quatrième coup d’État du Niger a eu lieu le 18 février 2010, destituant le président Mamadou Tandja, réélu en 2004 et en 2009. Tandja, issu du Mouvement national pour la société de développement (MNSD), avait provoqué une crise constitutionnelle en organisant un référendum controversé en 2009, lui permettant de prolonger son mandat au-delà de la limite de deux quinquennats. Le coup d’État a été mené par le chef d’escadron Salou Djibo, chef du bataillon blindé de Niamey, qui a formé le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), composé de 14 membres. Djibo a initié une transition démocratique, qui a conduit à l’élection du président Mahamadou Issoufou en 2011.
Le cinquième coup d’État : 2021
Le cinquième coup d’État du Niger a eu lieu le 31 mars 2021, échouant à renverser le président Mohamed Bazoum, élu en février 2021 lors d’un scrutin historique marquant la première transition démocratique entre deux présidents élus. Bazoum, issu du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), avait succédé à Mahamadou Issoufou, qui avait respecté la limite de deux mandats. Le coup d’État a été mené par un groupe de soldats dissidents, qui ont attaqué le palais présidentiel de Niamey. Les forces loyalistes ont réussi à repousser les assaillants et à sécuriser le président Bazoum.
Le sixième coup d’État : 2023
Le sixième coup d’État du Niger a eu lieu le 26 juillet 2023, renversant le président Mohamed Bazoum, qui avait été investi en avril 2021. Bazoum, qui avait fait face à des contestations de l’opposition et à des attaques terroristes, avait été arrêté par des membres de sa garde au palais présidentiel de Niamey. Le coup d’État a été mené par le colonel Amadou Abdramane, porte-parole du groupe, qui a annoncé la suspension des institutions de la République et la fermeture des frontières. Abdramane avait justifié le coup d’État par la détérioration de la situation sécuritaire et la mauvaise gouvernance du régime.