C’était à l’ occasion du tout premier « Festival Beti Be Nanga » organisé à Yaoundé du 05 au 09 avril 2016.
L’esplanade de la mairie de Yaoundé IV à Ekounou a vibré au rythme du « Festival Beti Be Nanga ». Une grande première chez le peuple Beti de la région du centre mais aussi de la sous-région Afrique Centrale. Ce festival est une occasion pour ces peuples de la forêt de s’interroger sur leurs origines, d’identifier leurs patrimoines culturels, matériels et immatériels, les sauvegardés à travers une transmission rigoureuse et assidu à la jeune génération. Après de longues années dans le silence, il était impératif de mettre sur pied une telle initiative. Selon sa majesté Onana Jean Baptiste « nous avions un besoin pressant que les Bétis puissent rencontrés leurs cultures, l’inventorié. Je pense que la mobilisation est totale pour cette première édition. Dans la Mefou Afamba seulement, on note la présence de trois groupe de danse, près de soixante dix chefs traditionnels, une vingtaine de chef de deuxième degré et plus de cinquante chef de troisième degré sans compter les élites et notables. Nous avons vu ce qui se passe ailleurs dans toutes les régions du Cameroun et pour nous ce festival est la bienvenue .Nous allons le pérenniser pour qu’il soit annuel. »
Le public a eu droit durant cet évènement, à un mini colloque des chefs traditionnels Béti avec pour but « de recueillir les idées meilleurs pour revaloriser, protéger et promouvoir les cultures de notre région pour un peuple Béti Be Nanga fort, intègre et jaloux de sa tradition » souligne le Pr Guy Tsala Ndzomo, président de l’Association des chefs traditionnels de la région du Centre pour le développement(ACTCED) et parrain du festival. Les jeux concours et expositions ventes n’ont pas été en reste. « Une initiative comme celle du «Festival Be Nanga est louable car elle permet non seulement de réveiller la conscience culturelle d’un peuple mais aussi donne à voir le spectacle enrichissant d’une jeunesse qui se rapproche des aînés pour s’abreuver à la source de la tradition afin d’en tirer les forces pour promouvoir, respecter, et transmettre cet héritage culturel précieux» se réjouit un invité. Les femmes Bétis Be Nanga se sont impliquées activement pour la réussite de ce grand rendez-vous culturel. Elles ont initiés le « Stand du Songo » pour promouvoir et vulgariser ce jeu. Pour elles, le Songo n’est pas un jeu de hasard. L’intelligence est indispensable pour pratiquer ce jeu. C’est un art de vivre, un art de réfléchir. Donc les jeunes doivent s’approprier . »
A la fin de cette première édition, la construction d’un foyer Beti Be Nanga est envisagée ainsi que la construction de quelques écoles d’apprentissage de la langue Béti car comme le dit l’adage, « un homme sans culture est un homme sans avenir».
© Hervé FOPA FOGANG, Quotidien de l’Economie