Alors que le litige entre la FECAFOOT et son désormais ex-équipementier coq sportif fait la une de l’actualité au Cameroun, le lanceur d’alerte Boris Bertolt dévoile plusieurs détails croustillants entre les différents protagonistes.
Selon le lanceur d’alerte camerounais, l’affaire est un plus complexe qu’une simple séparation entre deux signataires d’un contrat. Le changement de l’équipe dirigenate de la FECAFOOT y étant pour beaucoup. L’ancien journaliste du Messager visiblement bien informé va plus en dévoilant le contrat qui liait les deux entités.
Des détails que le média Lebledparle.com s’est procuré et vous les dévoile dans ce papier :
« En 2018, le contrat de l’équipementier PUMA, partenaire historique du Cameroun, arrive à expiration. A la suite d’une élection au processus électoral contesté, Seidou Bombo Njoya est élu à la tête de la FECAFOOT en décembre 2018.
L’une de ses priorités est de trouver un nouvel équipementier pour les lions indomptables à la veille des compétitions internationales. Il se rend au siège de PUMA en Allemagne pour discuter d’un nouveau partenariat le 13 février 2019. Cependant, les échanges ne sont toujours pas concluants. Car PUMA refuse de reconduire l’offre précédente d’autant plus que la côte des lions indomptables a considérablement baissé. Les lions indomptables sont donc nus ! Ils n’intéressent personne.
C’est dans cet environnement que des discussions débuterons avec l’équipementier français Coq Sportif sous l’impulsion au départ de Patrick Mboma puis par la suite avec l’entregent de Yanick Noah, égérie historique de la marque. Coq Sportif dès avril 2019, se retrouve au chevet des Lions indomptables.
Un contrat d’une durée de quatre ans est signé entre Coq Sportif et la FECAFOOT. Il court du 10 janvier 2020 au 31 décembre 2023. Notons ici que, depuis le 1er juillet 2019, Coq Sportif habillait déjà les équipes de football camerounaises.
Les montants versés par le coq sportif
Entre autre, Parmi les termes financiers de ce contrat (nous y reviendrons) figure le fait que Coq Sportif verse actuellement 122 000 euros, environ 80 millions Fcfa à la FECAFOOT chaque trimestre. A cela s’ajoutent 150 000 euros, soit environ 100 millions Fcfa de bonus minimal garanti. C’est à dire que Coq sportif verse en plus des 80 millions Fcfa trimestriel, au minimum 100 millions Fcfa par an à la FECAFOOT que les maillots se vendent ou pas. S’ils se vendent, le contrat prévoit le versement d’un pourcentage à la FECAFOOT.
Un avenant au contrat entre CoQ sportif et la Fecafoot a été signé le 2 décembre 2020 à Paris entre Seidou Bombo Njoya, représentant la FECAFOOT et les responsables de Coq Sportif pour tenir compte des impacts de la Covid-2019.
A ce jour, COQ Sportif a respecté tous ses engagements financiers avec la FECAFOOT. Il faut préciser que les paiements se font toujours après réception des factures émises par la Fecafoot. Celle-ci ne peut donc ignorer ni l’existence du contrat ni les termes du contrat.
Quand le nouveau président de la FECAFOOT, Samuel Eto’o, élu en décembre 2021, arrive, il décide de rompre le contrat avec l’équipementier Français. Pourtant, d’après les termes du contrat, il est dit ceci : « du 1er janvier 2022 au 30 juin 2022, la FECAFOOT s’engage à négocier exclusivement avec le Coq Sportif les termes et conditions d’un renouvellement du contrat ». A ces dispositions, s’ajoute le fait que la FECAFOOT doit se rapprocher de Coq Sportif pour savoir s’il a l’intention de renouveler son contrat ou non. De plus, si les discussions avec Coq Sportif ne sont pas concluantes au bout de 6 mois et même après, la FECAFOOT doit néanmoins informer Coq Sportif de l’offre de l’entreprise concurrente susceptible de l’inciter à revoir son offre à la hausse. Dans cette hypothèse, Coq Sportif a trois mois pour présenter une nouvelle proposition après notification de la FECAFOOT.
LA FECAFOOT résilie le contrat
Cependant, du côté de la FECAFOOT, le nouvel exécutif a décidé de résilier le contrat sans envisager l’hypothèse d’un renouvellement. Plus encore, Coq Sportif a indiqué le 2 août 2022 n’avoir pas été formellement notifié par le nouvel exécutif de la FECAFOOT de son intention de changer d’équipementier. L’équipementier français l’a découvert à travers un communiqué du secrétaire général de la FECAFOOT, Blaise Djounang, sur les réseaux sociaux. Or, il est indiqué dans le contrat que: « celui-ci sera résilié de plein droit par lettre recommandée avec avis de réception si bon semble à la partie lésée (30) jours ouvrables après mise en demeure adressée par lettre recommandée avec avis de réception restée en tout ou partie sans effet à l’issue de ce délai, et sous réserve de tous dommages et intérêts auxquels la partie lésée pourrait prétendre du fait de pareille violation et /ou inexécution ».
Pour cela, Coq Sportif estimant que le nouvel exécutif de la FECAFOOT a violé allègrement plusieurs dispositions du contrat, entend porter plainte à la FECAFOOT et réclamer près de 10 milliards Fcfa ( 15 millions d’euros) alors que son contrat prend fin l’année prochaine.
Au ministère des Sports, la situation est suivie avec la plus grande attention. Mais personne ne veut réagir de peur d’être accusée d’ingérence et afin de ne pas alimenter le conflit déjà venimeux qui existe entre le ministre, Narcisse Kombi Mouelle et Samuel Eto’o. Un haut responsable du ministère affirme cependant : « Je ne sais pas si le contrat était bien négocié ou pas. Nous étions à cette époque dans une situation difficile. Je sais cependant qu’il y avait des clauses. Et je sais aussi que pour résilier un contrat il y a des formes ». »
Il est cependant important de noter que ces informations n’ont pas pu être vérifiées par votre la rédaction de votre journal Lebledparle.com et demeure donc à considérer avec beaucoup de prudence. Néanmoins, il est clair qu’il s’agit d’un dossier important sur la table de Samuel Eto’o fils.