Les prix de l’électricité au Cameroun ont entamé une nouvelle tendance à la hausse depuis le 1er janvier 2024, avec une augmentation particulièrement ressentie par les clients industriels. Cette décision concerne les clients moyenne tension (MT), qui représentent environ 0,1% du portefeuille global d’Eneo, le concessionnaire exclusif du service de distribution d’électricité dans le pays. Selon les informations obtenues de nos confrères d’Investir au Cameroun, la hausse pour cette catégorie de clients sera de 5% pour les tranches de consommation allant de 0 à 3 MW et de 10% pour celles allant de 3 à 10 MW.
Les causes de la hausse de la hausse des prix
L’augmentation découle de la décision prise par l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel) le 12 décembre 2022, fixant les tarifs de vente hors taxe d’électricité des clients moyenne tension pour la période 2023-2026. Selon cette décision, les tarifs pour les clients moyenne tension augmenteront progressivement jusqu’en 2026, avec une augmentation annuelle de 5% pour les consommations allant jusqu’à 3 MW et de 10% pour celles allant de 3 à 10 MW.
Cette augmentation des tarifs vise à corriger le déséquilibre financier qui s’est accumulé dans le secteur de l’électricité en raison du gel des tarifs depuis 2012. Selon l’Arsel, cette stagnation des prix n’était plus viable face à l’explosion des coûts de production et de distribution de l’énergie électrique. Pour atteindre l’équilibre financier d’ici 2026, une série d’ajustements tarifaires progressifs est donc nécessaire.
Cette décision vise également à se conformer aux engagements pris par le Cameroun auprès du Fonds monétaire international (FMI), qui a conditionné certains prêts à l’arrêt des subventions énergétiques. Les subventions versées par l’État aux opérateurs du secteur entre 2012 et 2022 pour compenser cette hausse tarifaire ont atteint environ 300 milliards de FCFA, selon le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba.
Bien que cette augmentation soit nécessaire pour assurer la viabilité financière du secteur de l’électricité, elle est mal accueillie par les entreprises, qui craignent une augmentation de leurs coûts de production.