Les défis à relever sont nombreux, notamment la préservation de l’équilibre financier d’un secteur en difficulté, la réalisation d’investissements cruciaux, la garantie de l’approvisionnement et la question du prix de l’énergie. L’État camerounais envisage de reprendre le contrôle d’Eneo en rachetant les 51% d’actifs détenus par Actis. Toutefois, cela nécessitera la persuasion de la Banque mondiale, un acteur clé dans le secteur électrique camerounais.
Les institutions de Bretton Woods sont généralement opposées aux nationalisations. La Banque mondiale, fortement impliquée financièrement dans le secteur électrique camerounais, pourrait être réticente à cette perspective. Le secteur de l’électricité au Cameroun est confronté à des difficultés financières, en grande partie en raison des impayés accumulés par l’État. Les arriérés de paiement sont estimés à 234 milliards FCfa et affectent la trésorerie d’Eneo.
Un enjeu économique majeur
La dette bancaire d’Eneo, d’environ 140 milliards FCfa, doit être restructurée en urgence. La dette fournisseur, estimée à 336 milliards FCfa, représente 48% de la dette totale de l’entreprise. Le gouvernement a élaboré un plan de redressement prioritaire du secteur de l’électricité (2023-2026) d’un coût global de 400 milliards FCfa. Ce plan vise à résoudre les problèmes de trésorerie, à financer des investissements cruciaux et à assurer la viabilité du secteur. Le plan de redressement global (Prsec), étalé sur 2023-2030, nécessite 6 000 milliards FCfa de financements, apprend-on du journal spécialisé Eco Matin.
La Banque mondiale et la Banque africaine de développement sont sollicitées pour une partie de ces fonds. La renationalisation d’Eneo implique des défis immédiats tels que la restructuration de la dette, la restauration de l’équilibre financier, et des enjeux à long terme tels que la réalisation d’investissements pour répondre à la demande croissante en électricité.