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Les images de la télédistribution sont brouillées

Depuis vendredi dernier, plusieurs ménages à Yaoundé sont privés de câble. Canal+ et les câblo-opérateurs locaux se livrent une guerre qui a brouillé les signaux.

Sur la base d’une ordonnance délivrée par la justice, l’opérateur international a saisi les équipements de deux opérateurs de télédistribution à Yaoundé. Motif : piraterie des chaînes du groupe. Les autres se sont eux-mêmes rués sur leurs propres bases de distribution et ont démonté leurs matériels : « par souci de sécurisation », clament certains, « par solidarité aux collègues victimes de la mesure de justice », prétendent d’autres. Toujours est-il que les ménages sont sevrés depuis le début du week-end.

Les deux parties, Canal+ et les opérateurs nationaux reconnaissent qu’il est bel et bien question d’un conflit commercial, mais les intentions sont diversement interprétées. « Il s’agit de la guerre de conquête de marché Canal+, l’opérateur international s’immisce dans la commercialisation du détail au lieu de rester grossiste comme le stipule la réglementation », accuse Jean Claude Mongolé, secrétaire exécutif du collectif des télédistributeurs. Jackson Njike, représentant de Canal+ au Cameroun se défend : « Nous sommes garants des droits des ayants-droits des chaînes que nous diffusons. Il n’est pas question de continuer de tolérer ce qui est une piraterie pure et simple. Nous irons jusqu’au pénal s’il le faut, pour défendre notre droit de propriété».

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Jean Claude Mongole réplique. Il évoque le décret 2000/158 du 03 avril 2000 fixant conditions et modalités de création et d’exploitation des entreprises privées de communication audiovisuelle et qui stipule ceci : « Les opérateurs audiovisuels internationaux qui souhaitent commercialiser leurs produits au Cameroun doivent passer un accord avec un opérateur local ». Texte que Canal+ ne respecte pas. « Canal+ Cameroun est bien une entreprise de droit camerounais où sont payés tous les abonnements du Cameroun », lui répond Jackson Njiké.

Dans cette passe d’armes et d’arguments, on perd le Nord.

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Canal+ ne se soucie pas du contexte qui est celui du lancement de la Coupe d’Afrique des nations de football. Il estime que ceux qui souhaitent diffuser ses images doivent susciter la négociation avec des arguments technologiques et normatifs conséquents. Dans le camp des câblo-opérateurs, une autre justification est brandie : la technologie a évolué. Les images circulent par câbles et chacun peut les capter, explique Mongolé. « Oui chacun peut les capter, mais non pas pour les commercialiser et se faire des milliards sur le dos de Canal+ », renchérit Jackson Njiké. Le Conseil national de la Communication et plusieurs autres administrations ont été formellement saisis par les télédistributeurs nationaux.

 


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