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Les populations autochtones de Campo et Niete dénoncent l’occupation illégale de leurs forêts par la société Camvert

Campo le 12 septembre 2020

Dans un communiqué de presse daté du 23 février 2021 dont lebledparle.com a eu copie, les populations locales et autochtones des communes de Campo et Niete dans la région du Sud au Cameroun s’offusquent de l’occupation « illégale » de leurs forêts par la société Camvert.


Campo le 12 septembre 2020
Campo (c) Droits réservés

A en croire le communiqué la société Camvert a entrepris d’implanter dans leur localité, une palmeraie « sans le consentement des populations riveraines dont la survie dépend majoritairement des forêts ».

Selon des informations récentes collectées par Greenpeace Afrique contenues dans la note, au moins six communautés autochtones Bagyeli et locales Bantoues manifestent leur opposition radicale et au moins quatre autres ont émis de très fortes réserves par rapport au projet Camvert.

Christine Moueni du village Ebodje, soucieuse de l’avenir sombre que garantit ce projet à sa progéniture, estime que « Camvert leur porte malheur », car, explique-t-elle l’occupation de leurs forêts par Camvert va les empêcher « d’avoir du poisson pour nourrir nos enfants, du bois de chauffage pour la cuisine etc. On n’aura plus rien et ce sont nos enfants qui en souffriront… Nous ne voulons pas de Camvert ».

Au- delà de la grosse perte que représente l’activité de Camvert pour les populations riveraines, ces dernières dénoncent également « la supercherie » dont elles ont été victimes de la part la société Camvert, notamment en ce qui concerne l’obtention de leur consentement.

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« Camvert m’avait trompé en me demandant de signer le papier sans le lire. Après signature, d’autres personnes sont venues me dire que j’ai signé le papier d’accord à l’attribution de forêt à Camvert au nom de toutes les communautés pygmées qui font partie de la forêt de Campo. Je ne connais rien, je suis pygmée et j’avais signé par tromperie », déplore Henri Mleme, riverain.

En effet, en 2020, Camvert a rasé au moins 1500 hectares de forêts en violation de la législation camerounaise pour planter du palmier à huile à Campo. Le projet est mis en œuvre en violation des droits des communautés qui voient leurs droits d’usage à l’UFA 09 025 déniés car ils n’ont pas été consultés ni associés à l’élaboration des cahiers de charges brandis par l’entreprise.

De plus, ce projet, qui s’étend sur les terres communautaires au-delà des limites originelles de l’UFA 09 025, contribuera à faire perdre aux communautés l’accès aux produits forestiers non ligneux et sera une source de pollution pour l’environnement ainsi que les sites touristiques. Si le projet Camvert aboutit, les sites sacrés des communautés seront également détruits et les conflits homme-faune seront exacerbés pour qui la forêt représente un corridor de passage pour le parc national de Campo Ma’an.

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Par ailleurs, Une plainte de l’organisation BACUDA jointe par deux ONG, APED et FPP, a été déposée en octobre 2020 au Comité pour l’Élimination de toute forme de discrimination Raciale (CERD) au nom des populations autochtones Bagyeli en protestation à l’arrivée de ce projet Camvert sur leurs terres traditionnelles.

Pour Ranece Jovial Ndjeudja, responsable de campagne forêt à Greenpeace Afrique, « Les dirigeants de Camvert, dans leur propagande, ont fait croire que leur projet bénéficie d’un soutien massif et apportera des avantages économiques. Pourtant, les populations autochtones et les communautés locales dans la zone ont un son de cloche différent et demandent à ce que leur voix soit entendue. Il est temps que le gouvernement du Cameroun stoppe le projet Camvert et envisage une révision du cadre régissant la tenure foncière et mette en place un plan d’aménagement et d’utilisation des terres participatif et inclusif. Il doit reconnaître et pleinement intégrer les droits coutumiers des populations autochtones et locales.»


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