Dikolo en friche
C’est au bord des larmes que Patrick Moudissa Bell, le représentant des sinistrés de Dikolo est revenu sur le calvaire imposé à lui et ses voisins le 14 mai 2022. Leurs habitations avaient été détruites sur plus d’un hectare. « Plus de 20 personnes en sont mortes, les populations expulsées sont dans la rues, les enfants ne vont pas à l’école », a-t-il témoigné dans un entretien de Balafon TV suivi par Lebledparle.com. Il indique que les populations n’ont bénéficié d’aucun soutien du Ministère des Affaires sociales ou de l’Etat. Et d’ajouter qu’en réalité malgré leur déguerpissement, le site est envahi d’herbes alors qu’un projet gouvernement hôtelier y avait été annoncé.
Il n’en n’est rien parce que la communauté Sawa était descendue dans la rue pour dénoncer le vice de forme dans l’expropriation des 21 familles qui détiennent des « titres fonciers datant de 1946 pour les plus anciens », selon Patrick Moudissa Bell. Non seulement la zone visée par le décret d’expropriation se situe au quartier Deïdo, mais aussi toutes les procédures d’usage pour les expropriations n’ont pas été respectées. Le gouvernement et ses mandataires jouent à un « passe-passe pour le compte d’un homme d’affaires du nom d’Olivier Chimako qui prétend avoir des entreprises au Canada », révèle le représentant des sinistrés de Dikolo. Si bien qu’« On dirait que le titre foncier n’est plus un document sécurisé ».
Mobilisation des sinistrés de Dikolo
Les sinistrés des casses de Dikolo sont bien déterminés à exiger une réparation après cette injustice qui en rappellent bien d’autres au Cameroun. Une mobilisation aura lieu le 14 mai prochain sur le site en friche. Une manière de renforcer la pression sur préfet du Wouri mis en cause pour son rôle principal dans cette expropriation arbitraire. L’autorité administrative est d’ailleurs poursuivie par les sinistrés de Dikolo devant les juridictions compétentes. Dans la foulée, Patrick Moudissa Bell a invité les sinistrés de la casse à tenir bon non sans inviter le régime Biya à plus d’humanité. « Nous avons besoin de nos terres et des réparations », a-t-il conclu.